Qu’en est-il de la santé financière des Canadiens?

Par La rédaction | 2 Décembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaires muni d'un stéthoscope évaluant un tas de pièces d'or.
Photo : samuraitop / 123RF

Prospérité Canada et le Conseil canadien de développement social ont publié récemment un rapport comparant la santé financière des ménages des 35 plus grandes villes canadiennes. 

Selon ce rapport qui compare les villes canadiennes de plus de 100 000 habitants, Montréal, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières seraient largement sous la moyenne nationale en termes de richesse des ménages. De fait, les villes québécoises et des maritimes sont en moyennes moins bien notées que les villes de l’Ouest.

L’étude a été produite dans le cadre d’une initiative en plusieurs phases, commanditée par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM). Elle se base sur l’Indice de santé financière à l’échelle du quartier (NFHI), qui compare la santé financière des ménages par quartier. Ses indicateurs sont le revenu total, les actifs immobiliers, les actifs liquides, l’endettement hypothécaire, la dette de consommation et la pauvreté du quartier, c’est-à-dire la proportion des ménages d’un quartier dont le revenu est de moins de 30 000 dollars par année. 

LES LIMITES D’UN INDICE

Bien sûr, certains de ces indicateurs incitent à la prudence. Ainsi, un ménage qui touche un revenu d’un peu plus de 30 000 dollars en Alberta, où le coût de la vie est très élevé, n’est pas nécessairement moins pauvre qu’un ménage québécois qui touche un peu moins que 30 000 dollars. 

De la même manière, l’actif immobilier est généralement plus élevé dans les marchés comme Vancouver ou Toronto, qui sont considérées dans le rapport comme « menant la grande vie », avec des revenus élevés et un patrimoine important. Dans ces deux villes, l’endettement hypothécaire élevé reflète l’autre versant de cette réalité « merveilleuse ». Le rapport souligne d’ailleurs que dans les cinq villes qui sont caractérisées comme « menant la grande vie », les revenus sont élevés et le patrimoine important, mais l’endettement est très prononcé. 

Encore plus important, ces indicateurs tiennent compte des prestations du gouvernement, mais pas nécessairement de tous les programmes sociaux, plus nombreux et plus généreux au Québec qu’en Ontario ou dans l’Ouest (assurance médicaments, services de garde à prix modique, etc.). Bref, l’indice reste à nuancer, comme tout outil d’évaluation de ce genre.

DES RÉALITÉS CONTRASTÉES ENTRE LES VILLES

L’indice permet tout même de comparer les grandes villes canadiennes sur plusieurs aspects de la santé financière et de faire maintes observations. Ces dernières révèlent une grande disparité entre ces agglomérations sur le plan financier.

Parmi les principaux constats du rapport, on note que :

  • Calgary et Edmonton dépassent largement les autres villes si l’on considère la santé financière de ses habitants ;
  • Toronto, Vancouver et dans une moindre mesure Calgary, Kelowna et Guelph ont des revenus et un patrimoine importants, mais souffrent d’un endettement élevé ;
  • Neuf villes sont caractérisées comme « éprouvant des difficultés »,  avec des revenus et un patrimoine, moins élevés que la moyenne et un niveau de pauvreté plus élevé (parmi celles-ci on retrouve notamment Halifax, Thunder Bay et certaines villes québécoises) ;
  • Dans certaines villes comme St. John’s, Oshawa ou Regina, les ménages affichent de bons revenus, mais un fort endettement et peu d’épargne, ce qui les rend vulnérables à une remontée des taux d’intérêt ou une récession ;
  • Et dix villes, dont Calgary, Toronto et Vancouver présentent un ratio dette-revenu des ménages supérieurs à 150 %. 

« Le rapport Urban Spotlight montre que notre santé financière dépend beaucoup de l’endroit où l’on vit, a affirmé Elizabeth Mulholland, chef de la direction de Prospérité Canada, par voie de communiqué. Ce ne sont pas seulement les revenus, mais aussi les actifs et l’endettement qui déterminent notre santé financière globale. »

Selon Lucy Becker,  vice-présidente aux affaires publiques et aux services de formation des membres de l’OCRCVM, ce type de rapport fournit de l’information importante, «  ce qui est très utile pour les organismes de réglementation, les décideurs et ceux qui aident les Canadiens à prendre des décisions de placement ».

La rédaction