Se sortir d’un stress financier

Par La rédaction | 20 janvier 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Améliorer son bien-être financier, c’est possible et cela n’exige pas toujours un long parcours. Ce sont là les principales conclusions du premier rapport du Laboratoire canadien sur le bien-être financier, affilié à l’Université Western.

Alors que l’on vient de vivre le lundi de la déprime (ou Blue Monday) qui serait la journée la plus déprimante de l’année, selon certains, le rapport veut redonner espoir à ceux qui ressentent les effets du stress financier.

Il révèle que 16,1 % de ceux qui étaient financièrement stressés en 2020 sont désormais à l’aise financièrement. Cela est la preuve que, que peu importe le degré de désespoir, il est possible de surmonter le problème – et ce, sans devoir gagner plus d’argent ou remonter une lente pente durant des décennies.

Néanmoins, le passage d’une situation stressante à confortable peut être plus ou moins facile et semé d’embûches.

UNE APPROCHE BASÉE SUR LA SCIENCE

L’étude a pour objectif d’approfondir la compréhension globale du bien-être financier en se fondant sur la science.

« Jusqu’à présent, la compréhension du bien-être financier portait sur des aspects spécifiques, explique Matt Davison, doyen de la faculté des sciences à l’Université Western. Au laboratoire canadien sur le bien-être financier, nous combinons des outils d’analyse et des méthodologies de pointe, une approche multidisciplinaire et des ensembles de données complexes provenant de partenaires du secteur. Ainsi, nous pouvons établir des liens entre des études passées et créer une feuille de route vers le bien-être financier – notamment en ciblant les facteurs qui ralentissent ou accélèrent le parcours. »

Selon les chercheurs, il existerait trois catégories de bien-être financier :

  • à l’aise financièrement,
  • ni à l’aise ni stressés (ou à flot)
  • et financièrement stressés.

« Le classement de chaque personne dépend d’une variété de facteurs, mais les habitudes d’épargne, les dépenses et les dettes semblent être particulièrement prédictives », affirme Adam Metzler, professeur agrégé à l’Université Wilfrid-Laurier.

Selon l’étude, ceux qui sont dans les catégories « à l’aise » et « ni à l’aise ni stressés » partagent plusieurs traits communs. Par conséquent, les va-et-vient entre ces deux grappes sont plus fréquents, comparativement au fait de quitter la catégorie des financièrement stressés.

L’écart entre les répondants « ni à l’aise ni stressés » et « stressés » est ainsi six fois et demie plus grand que l’écart entre ceux qui sont « à l’aise » et « ni à l’aise ni stressés ». Cela signifie que si un ménage tombe dans une situation de stress financier, il est plus difficile d’opérer un changement.

Fait intéressant, l’étude indique que gagner plus d’argent peut aider, mais n’est pas nécessairement corrélé à un meilleur bien-être financier.

PAS SIMPLE DE SE LOGER

Le coût du logement, un élément qui est hors de notre contrôle, mettrait à rude épreuve les finances de beaucoup de Canadiens. Une majorité (58 %) des répondants « à l’aise » dépensent moins de 30 % de leur revenu mensuel dans leur logement, tandis que 66 % des répondants « stressés » y consacrent au-delà de 40 % de leur revenu mensuel.

 L’abordabilité du logement et la dette qui y est associée figurent parmi les plus grandes inquiétudes des ménages canadiens. Même chez les répondants « à l’aise », 29 % sont préoccupés par leur niveau d’endettement et 23 % dépensent plus pour leur logement que le seuil recommandé par la SCHL (39 % du revenu mensuel).

UNE FEUILLE DE ROUTE

Le premier pas pour améliorer sa situation financière, c’est de connaître l’état de ses finances, ce qui n’est pas toujours simple à réaliser.

Pour contrer cette difficulté, l’Association canadienne de la paie, en collaboration avec le laboratoire, a conçu un nouvel Évaluateur de santé financière qui est accessible en ligne, en français et en anglais.

À l’aide d’un algorithme, le même que celui utilisé par les chercheurs, il est possible de déterminer à quelle grappe on appartient selon les réponses à 12 questions. L’évaluateur fournit des outils et des ressources en fonction du résultat obtenu.

« On dit souvent que la solution pour atteindre le bien-être financier est de dépenser moins et d’économiser plus, mais ce conseil en apparence simple peut être difficile à mettre en action sans conseils spécifiques et personnalisés, explique Matt Davison. Là où le Laboratoire peut aider, c’est en fournissant aux Canadiens des outils spécifiques, qui peuvent aider à prendre de meilleures décisions et à faire de petits pas significatifs vers la résilience financière, étayés par des données réelles et objectives. »