Six Canadiens sur 10 craignent la fraude

Par La rédaction | 2 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un ordinateur sur lequel tapent deux mains gantées.
Photo : 123RF

Même si plusieurs répondants se disent plutôt bien informés des stratagèmes qu’emploient les fraudeurs en matière de finances personnelles, près des deux tiers d’entre eux s’en inquiètent, selon un sondage publié lundi par Interac.

De l’escroquerie amoureuse au vol d’identité en passant par l’hameçonnage par téléphone, texto et réseau sans fil public, la fraude devient en effet de plus en plus courante, au point de concerner aujourd’hui toutes les facettes de la vie privée. Un phénomène confirmé par l’Indice de prévention de la fraude Interac, qui dresse le portrait des différents subterfuges employés par les escrocs et note « le perfectionnement constant des techniques qu’ils utilisent via de nombreux canaux de communication ».

Résultat, 62 % des Canadiens d’un océan à l’autre s’en préoccupent « comme jamais auparavant », souligne Interac. « Notre étude indique qu’ils croulent sous les assauts, que ce soit au téléphone, par courriel, par texto ou dans les médias sociaux », confirme Rachel Jolicoeur, directrice de la branche Prévention de la fraude et partenariats au sein de la firme.

LES MONTRÉALAIS PLUS VULNÉRABLES?

Le sondage montre également que près de la moitié des répondants ou de leurs proches (48 %) auraient déjà été victimes d’une fraude ou d’une tentative de fraude, « ce qui rappelle l’importance de prendre le temps d’examiner les situations potentiellement frauduleuses et de les signaler », insiste Interac.

D’après l’Indice, les fraudes les plus courantes au pays se font par courriel (45 %) et par téléphone (44 %). Celles via texto se produisent surtout au Québec (44 %), alors qu’elles sont plus rares dans les régions de l’Atlantique (19 %). Dans les grandes villes, ce sont les Montréalais qui semblent les plus susceptibles d’avoir un jour été victimes d’un vol d’identité (16 %), loin devant les Torontois (8 %) et les Vancouvérois (9 %).

L’Indice de prévention de la fraude Interac repose sur les réponses de plus de 2 200 personnes réparties dans l’ensemble du pays. La firme remarque que si ces dernières s’estiment en majorité (71 %) « fort capables de reconnaître les tactiques malveillantes », elles n’en sont pas moins nombreuses à prendre des risques inutiles. Ainsi, près de deux répondants sur cinq ont déjà cliqué sur un lien émanant d’une source inconnue (36 %), le plus souvent dans les provinces atlantiques (47 %) et le moins souvent au Québec (27 %).

TROP DE CONSOMMATEURS IMPRUDENTS

De même, un tiers des répondants indiquent avoir déjà accédé à des services bancaires électroniques à l’aide d’un réseau sans fil public (33 %), tandis que la moitié (52 %) ne changent pas régulièrement de mot de passe pour leur adresse courriel ou leur plateforme de services bancaires en ligne. Pire, certains ne le font que s’ils y sont contraints, après quelques années, et d’autres jamais.

En matière d’imprudences, le sondage relève que les Torontois et les Vancouvérois sont plus nombreux (26 %) que les Montréalais (17 %) à avoir un jour donné des renseignements personnels par téléphone alors que leur conversation pouvait être entendue. En revanche, ces derniers ont moins tendance que les autres à considérer l’achat et la vente en ligne comme étant des activités à risque élevé (48 %, contre 59 % pour les Torontois et 55 % pour les habitants de Vancouver). Enfin, l’enquête d’opinion montre que les membres de la génération Y tendent à considérer les réseaux sociaux comme étant une source d’information crédible en matière de prévention de la fraude (28 %).

Le sondage en ligne a été mené en février par Hill+Knowlton Stratégies auprès de 2 259 Canadiens. Son objectif était de « jauger les expériences, les perceptions et les comportements des consommateurs en matière de fraude, à l’échelle nationale comme à l’échelle régionale ». L’échantillon sélectionné a été pondéré pour permettre des comparaisons selon l’âge, le sexe et la province, ainsi qu’entre les villes de Toronto, de Montréal et de Vancouver.

La rédaction