Trois risques à garder à l’œil

Par La rédaction | 27 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaire sur un sous-marin au milieu d'une mer en tempête. Il regarde au loin avec une longue vue.
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Au cours des quatre derniers mois de l’année, les investisseurs ont tout intérêt à prendre en compte un certain nombre de risques, car ceux-ci pourraient avoir une incidence importante sur leur avoir net global, explique Martin Pelletier dans un article du Financial Post.

Ces risques qui se profilent à court terme auront peut-être des répercussions notables sur les intervenants des secteurs de l’énergie, de l’agriculture, du secteur manufacturier et du marché de l’habitation. Ils pourraient en outre influer sur le cours du dollar canadien et perturber certaines économies régionales. Dans ces conditions, la valeur nette globale des avoirs de plusieurs investisseurs risque d’en pâtir, indique le gestionnaire de portefeuille et chef de la direction financière de TriVest Wealth Counsel, à Calgary.

Selon leur lieu de résidence au pays et la manière dont ils y ont réalisé leurs placements, les investisseurs devraient « impérativement surveiller de très près » trois principaux phénomènes au cours des prochains mois, prévient Martin Pelletier.

GUERRE COMMERCIALE ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET LA CHINE

Le premier de ces phénomènes est le différend commercial opposant depuis déjà plusieurs années les États-Unis à la Chine, mais qui a pris une ampleur inédite au cours des derniers mois. Ce dossier est crucial, parce que les deux superpuissances représentent aujourd’hui 80 % des exportations canadiennes. « Malheureusement, déplore Martin Pelletier, le Canada n’a pas été en mesure de rester neutre dans cette affaire à cause de l’arrestation sur son sol d’une dirigeante de Huawei Technologies en vertu d’un mandat américain. » Par mesure de rétorsion, l’empire du Milieu a rapidement réagi en cessant d’acheter du bœuf, du porc, du canola et du soja canadiens.

« Le risque pour l’économie canadienne est que la Chine soit un jour contrainte de réajuster sa demande pour ces produits vers les États-Unis, qui pourraient en faire une condition du règlement de son contentieux avec le géant asiatique », explique le gestionnaire de portefeuille. Ce dernier souligne que l’impact de l’affrontement entre les deux poids lourds « pourrait être encore plus important si l’économie américaine entrait en récession et imposait davantage de droits de douane sur les exportations chinoises ».

« Les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Canada et la première économie mondiale, alors que nous ne sommes qu’une « petite économie ouverte », car nous ne bénéficions pas d’un marché de consommation aussi important que celui de nos voisins. », rappelle Martin Pelletier, citant de récents propos tenus par Alex Bellefeur, économiste en chef chez Placements Mackenzie.

LA BANQUE DU CANADA EN POSITION DÉLICATE

Le gestionnaire de portefeuille aborde ensuite ce qu’il considère être le deuxième grand risque menaçant la stabilité économique du pays, à savoir la politique de la Banque du Canada (BdC). Il indique même, à ce sujet, qu’il « n’aimerait pas être à sa place », car « elle se trouve dans une position délicate en raison de l’inversion des courbes de rendement et du ralentissement économique mondial, encore aggravé par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ». Si la BdC continue de mener sa politique actuelle alors que la Réserve fédérale américaine persiste à réduire ses taux, le huard pourrait grimper beaucoup plus haut qu’il ne l’est aujourd’hui, poursuit Martin Pelletier. « Ce qui, sans un secteur énergétique solide pour le soutenir, constitue une position très risquée. »

LES PROCHAINES ÉLECTIONS

Dernier point important à surveiller au cours des prochains mois, selon le gestionnaire de portefeuille : les élections à l’automne et le marasme économique qui affecte une partie de l’ouest canadien. « La prochaine élection fédérale sera un événement important pour les investisseurs du secteur pétrolier et gazier canadien ainsi que pour ceux qui résident dans l’Ouest, juge Martin Pelletier. Pour la première fois depuis des années, cette région connaît en effet des difficultés économiques, car elle est incapable de tirer parti du prix de son pétrole tout en faisant face à une fuite massive des investissements étrangers. » Résultat, le produit intérieur brut réel de l’Alberta pourrait se contracter de près de 1 % cette année, tandis que la Saskatchewan risque elle aussi de se retrouver en territoire négatif.

Conclusion de Martin Pelletier : « Les derniers mois de l’année seront importants pour les investisseurs canadiens. En effet, ceux-ci voudront peut-être se protéger en adoptant une stratégie de diversification de leur portefeuille à l’échelle mondiale. S’ils choisissent une telle approche, cela pourrait contribuer à atténuer un éventuel résultat négatif [au pays]. »

La rédaction