Un budget électoral, sans plus

Par La rédaction | 21 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires endormi devant un rapport ennuyeux, de style pop art.
Photo : Валерий Качаев / 123RF

Non seulement le budget fédéral annoncé mardi creuse la dette du Canada, mais il manque un plan de redressement pour retrouver l’équilibre budgétaire.

C’est le constat dressé par le planificateur financier Éric F. Gosselin, en relevant la promesse électorale d’atteinte de l’équilibre budgétaire, qui se révèle brisée. « Je ne féliciterais jamais un client qui me présente une prévision budgétaire déficitaire pour les quatre prochaines années », écrit-il dans son blogue le Bulletinternet financier.  

PLAN MANQUANT

« 19 milliards de dollars de déficit sur un revenu de 338 milliards, c’est creuser la dette de 5,62 % de plus ou si vous voulez, c’est comme un ménage qui gagne 70 000 $ (revenu médian canadien pour un ménage), et qui emprunte 4 000 $ de sa marge de crédit, illustre le planificateur financier. Ce n’est pas très préoccupant, pourvu qu’il y ait un plan de redressement, ce qui manque avec le budget d’aujourd’hui. »

Le creusement de la dette pour encourager l’économie ne semble pas justifié, ajoute M. Gosselin, puisque la prévision de croissance économique grimpe de 0,1 % et que le taux de chômage est au plus bas.

MESURES SAUPOUDRÉES

De plus, certaines mesures annoncées risquent de concerner peu de citoyens, alors que d’autres sont encore obscures, note le planificateur financier, qui s’attarde sur les mesures d’encouragement à l’achat de logement.

Les incitations à l’achat immobilier pourraient favoriser d’abord les ménages aisés, comme l’augmentation de la limite de retrait du RAP de 25 000 $ à 35 000 $. Quant à la participation financière de la SCHL, puisqu’elle sera remboursée à la vente, le gouvernement fédéral devra préciser les modalités de ce remboursement lors d’événements comme le divorce des propriétaires ou la vente de succession sans garantie légale.

Finalement, c’est surtout la nouvelle possibilité de « profiter du RAP pour une personne divorcée ou séparée de son conjoint de fait pour conserver la résidence ou en acheter une autre, sans avoir à attendre quatre ans en location comme c’est le cas actuellement », qui trouve grâce aux yeux de M. Gosselin. Celui-ci relève que la majorité des mariages s’achève en divorces. Cette mesure devrait donc satisfaire les besoins de bon nombre de ménages.

La rédaction