1-0 pour le blanchiment d’argent

Par La rédaction | 3 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Valise ouverte remplie de billets de banque.
Photo : stokkete / 123RF

Le gouvernement fédéral ne déposera aucune accusation criminelle à la suite de l’une des plus grosses enquêtes sur le blanchiment d’argent de l’histoire canadienne, rapporte le Financial Post.

L’enquête nommée e-Pirate menée depuis 2015 par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) portait sur des allégations de blanchiment d’argent provenant du trafic de drogue dans des casinos de la région de Vancouver. Elle avait mené à l’accusation formelle de Silver International Investments Ltd, Caixuan Qin et Jain Jun Zhu à l’automne 2017.

Le procès devait se tenir en janvier 2019. Toutefois, le procureur général de la Colombie-Britannique, David Eby, a appris par la presse qu’aucune accusation ne serait déposée dans cette affaire, avant d’en parler lui-même publiquement, sans pouvoir donner plus de détails quant à ce qui a fait avorter l’enquête.

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« De toute évidence, quelque chose s’est très mal passé. a-t-il confié à des journalistes de sa province. Il faut essayer de comprendre pourquoi ça se produit, pourquoi il semble que nous serons incapables de poursuivre ces activités criminelles. »

La mise en accusation initiale comprenait cinq chefs, incluant le recyclage de produits de la criminalité, la possession de propriétés obtenues par le crime et la non-tenue de registres comptables. Toutefois, l’enquête n’aurait pas permis de répondre aux deux critères nécessaires à la décision de poursuivre, soit la perspective raisonnable d’obtenir une condamnation et servir l’intérêt public, selon Nathalie Houle, porte-parole du Service des poursuite pénales du Canada, citée sur Radio-Canada.

DES RÉSEAUX CRIMINELS CHINOIS DANS LA MIRE

Depuis l’an dernier, le gouvernement de la Colombie-Britannique mène une opération anti-blanchiment d’argent, après avoir découvert que les casinos de la région de Vancouver servent de centres de blanchiment d’argent pour des organisations criminelles canadiennes et étrangères.

Plus tôt cette année, Global News rapportait qu’un étude secrète de la police avait démontré que plus de 10 % de 1 200 achats immobiliers de luxe dans cette région en 2016 étaient liés à des acheteurs affligés d’un dossier criminel, dont 95 % étaient soupçonnés de faire partie de réseaux criminalisés chinois. Cela aurait favorisé le blanchiment de plus d’un milliard de dollars cette année-là.

DEUTSCHE BANK DANS LE COLLIMATEUR DE LA POLICE… ENCORE

Il n’y a pas qu’au Canada que le blanchiment d’argent fait jaser. En Allemagne, la police a effectué une fouille dans le siège social de la Deutsche Bank, en raison d’allégations de blanchiment d’argent liés aux révélations des Panama Papers, raconte le Globe and Mail. La police a examiné les bureaux de tous les membres du conseil d’administration de la banque.

La valeur des actions de la banque germanique a chuté de 3 % après l’annonce du raid mené au siège social. Elle avait déjà perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l’année, après trois ans de pertes et de scandales financiers et de conformité.

La banque affirme coopérer avec les enquêteurs qui scruteraient notamment les activités de deux employés de la banques dont les identités n’ont pas été révélées. Ils auraient aidé des clients à monter des sociétés outremers pour blanchir de l’argent entre 2013 et cette année.

Environ 170 policiers, procureurs et inspecteurs du fisc ont pris part à l’opération. Rappelons que les Panama Papers sont constitués de millions de documents de la firme panaméenne Mossack Fonseca, coulés aux médias en avril 2016.

La rédaction