Vers un coup de frein budgétaire à Ottawa ?

Par La rédaction | 8 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture
Escargot monté d'un homme d'affaires inquiet.
Kittitee Pangwang / 123RF

De plus en plus de voix s’élèvent pour demander à Ottawa de mettre un coup d’arrêt au creusement du déficit budgétaire du gouvernement fédéral.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déjà établi un plan de retour à l’équilibre budgétaire. Mais l’ampleur de la tâche suscite l’inquiétude de plusieurs observateurs, y compris dans le camp libéral.

C’est que le gouvernement fédéral a creusé son déficit à hauteur de 14,9 % du produit intérieur brut (PIB) pour limiter les dégâts causés par la pandémie, soit un record depuis la Deuxième Guerre mondiale. Chrystia Freeland a prévu, malgré son plan de retour à l’équilibre, de nouvelles dépenses considérables en matière de transition climatique et d’accessibilité au logement.

L’un des premiers à appeler le gouvernement fédéral à la modération budgétaire est Bill Morneau, le prédécesseur de Chrystia Freeland. L’ancien ministre des Finances considère que le gouvernement doit effectuer des choix dans ses priorités, rappelle le Financial Post. M. Morneau recommande au gouvernement de reconnaître qu’il ne peut pas tout faire en même temps.

Un autre appel à la modération budgétaire provient de David Dodge, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, qui craint que le retour à l’équilibre soit menacé. Certes, M. Dodge se dit confiant que le niveau du déficit est temporaire et qu’il reviendra à son niveau d’avant-pandémie. Mais il juge aussi que l’accumulation des risques – comme la possibilité d’une prochaine récession – fait peser une menace sur le plan d’équilibre.

Enfin, Carolyn Wilkins, l’ancienne première sous-gouverneure de la Banque du Canada, a sensibilisé le cabinet du premier ministre Justin Trudeau – lors de la retraite de Hamilton – au risque de créer un décalage entre la politique budgétaire et la politique monétaire, si le gouvernement continue de dépenser sans compter. En effet, la hausse des dépenses fédérales contribue à nourrir l’inflation, ce qui pourrait pousser la Banque du Canada à relever encore ses taux d’intérêt. Or, de nouvelles hausses viendraient pénaliser les ménages très endettés.

La rédaction