En route vers une nouvelle crise financière?

30 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Glass globe with North America and business papers

« Assurément, il y aura bientôt une autre crise financière, car les éléments qui ont provoqué la dernière sont toujours en place. » Cette affirmation n’émane pas d’un militant altermondialiste, mais du réputé gestionnaire Mark Mobius, de la firme Templeton Asset Management.

Mark Mobius a fait part de ses observations à Tokyo, lundi le 30 mai dernier, à l’occasion d’une allocution prononcée devant le Foreign Correspondents’ Club of Japan.

« Les produits dérivés sont-ils mieux réglementés? Non. Produisent-ils encore de la croissance? Tout à fait », a lancé le spécialiste mondial des marchés émergents. En appui à sa thèse, il a indiqué que la valeur totale des produits dérivés sur la planète représente 10 fois le PIB mondial. Or, comme ces instruments financiers sont soumis à des fluctuations tous azimuts, il est inévitable qu’ils finiront par causer une autre crise financière et boursière.

La secousse financière d’il y a trois ans fut le résultat de l’effondrement d’un type spécifique de produits dérivés, le papier commercial adossé à des actifs douteux, soit les hypothèques à haut risque aux États-Unis. Résultats : des centaines de milliards de dollars en radiation d’actifs et la faillite d’une grande institution, la maison Lehman Brothers Holdings, a rappelé Mark Mobius.

L’expert n’a pas voulu s’avancer sur les proportions que prendra la prochaine crise. Cependant, il dit qu’il sera aux premières loges afin de profiter des occasions de placement qu’elle créera. Entre la faillite de Lehman Brothers et le creux boursier du 9 mars 2009, l’indice MSCI AC World Index a fondu de 46 %, avant de rebondir de 99 % depuis cette date.

Lors de cette reprise, le secteur bancaire a largement profité des faveurs des gouvernements, qui ont globalement injecté plus de 3 000 milliards de dollars US afin de sauver le secteur bancaire international. Les banques qui l’attirent actuellement ne sont pas les immenses conglomérats qui sont censés « être trop gros pour sombrer », ironise-t-il, mais plutôt des institutions périphériques, comme certaines banques africaines.

Mark Mobius a précisé que son groupe avait pris des participations dans des banques du Nigeria, sans toutefois préciser lesquelles. Il dit apprécier la croissance de leur chiffre d’affaires et le resserrement de la réglementation dont elles sont l’objet. Il a conclu son exposé en déclarant que « l’Afrique offre de formidables occasions de placement ».