Encore rentable, la gestion de patrimoine

Par La rédaction | 28 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La gestion du patrimoine, une industrie en relative bonne santé, mais qui affronte certains défis. C’est le portrait que dresse le président de l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM), Ian C. W. Russell, dans sa plus récente lettre.

Bonne nouvelle d’entrée de jeu : les activités de détail des entreprises de gestion de patrimoine ont été rentables au cours des cinq dernières années. Ce n’était pas gagné d’avance, notamment en raison de l’augmentation des frais d’exploitation. Les coûts de conformité et les dépenses technologiques ont fortement augmenté. Cela ne risque pas de changer de sitôt, puisque les nouvelles technologies se renouvellent sans cesse et que les réformes ciblées des Autorités canadiennes en valeurs mobilières se poursuivront.

OPTIMISME PRUDENT

C’est surtout la croissance ininterrompue des grands indices boursiers canadiens et américains, notamment l’indice composé TSX (en hausse de près du tiers entre 2011 et 2015), qui a augmenté la valeur des portefeuilles et les produits d’exploitation générés par les honoraires. Ces derniers ont crû de 13 % annuellement entre 2011 et 2015.

La demande augmente notamment chez les investisseurs plus âgés s’approchant de la retraite ou déjà à la retraite, qui souhaitent consolider leur portefeuille, percevoir des revenus et obtenir des services accessoires, notamment en planification financière et en planification successorale. Les investisseurs plus fortunés sont quant à eux à la recherche de planification fiscale.

Ces facteurs amènent Ian Russell à faire preuve d’un optimisme prudent. Il rappelle que rien ne garantit que l’augmentation de la valeur des portefeuilles continuera avec le même rythme soutenu que celui des cinq dernières années. De plus, les besoins technologiques sont « sans fin » et continueront de coûter cher. Enfin, les projets de nouvelles règles se poursuivent, notamment concernant les obligations des conseillers, l’adoption d’une norme d’agir au mieux des intérêts du client et l’élimination possible des frais intégrés.

PRESSION SUR LES CONSEILLERS

Quand à la hausse des frais d’exploitation, ce sont en grande partie les conseillers qui l’ont absorbée. Les sociétés ont été nombreuses à réduire leurs effectifs, ou à rajuster à la baisse la grille de rémunération des conseillers, notamment ceux qui génèrent de faibles revenus bruts (moins de 500 000 $). Au cours des dernières années, le pourcentage versé aux conseillers par plusieurs grandes sociétés intégrées a chuté dans les 20 % pour les revenus bruts d’environ 500 000 $, et est resté dans les 50 % pour les revenus bruts plus élevés.

De leur côté, les sociétés indépendantes de taille moyenne dont les conseillers sont rémunérés en vertu d’un mandat continuent généralement de verser 80 % aux conseillers, mais ces derniers doivent payer les dépenses de bureau, le personnel de vente et la technologie. Certaines sociétés descendent jusqu’à 65 %, en plus d’exiger que les conseillers défraient une partie des coûts technologiques et de conformité et partagent les risques réglementaires et cybernétiques.

LES PETITS EN DIFFICULTÉ

Afin d’améliorer le service à la clientèle et la productivité, les sociétés misent beaucoup sur des stages et de la formation continue, en plus de l’adoption de nouvelles technologies. Ces dernières permettent notamment un accès en temps réel aux conseillers et aux comptes.

Au cours des prochaines années, il est fort possible que l’on continue de voir les petits cabinets spécialisés continuer de se consolider ou d’être avalés par des gros joueurs, estime Ian C. W. Russell. Les petites et moyennes sociétés spécialisées ont rarement été rentables au cours des cinq dernières années. Elles ont de faibles bénéfices nets, nuisant à la mobilisation de capitaux nécessaires pour réaliser des économies d’échelle. Elles peinent à maîtriser les coûts et à augmenter leur chiffre d’affaires.

Les plus grandes entreprises devraient toutefois continuer d’être rentables et de mobiliser de nouveaux capitaux, croit le président de l’ACCVM.

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