Endettement : la faute aux emprunts hypothécaires

Par La rédaction | 15 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les Canadiens s’endettent de plus en plus vite, surtout à cause des emprunts hypothécaires qui, au cours de l’année écoulée, ont compté pour 80 % de l’accumulation du crédit des ménages, selon un récent rapport de Marchés mondiaux CIBC.

La hausse de l’endettement est essentiellement attribuable à une augmentation de l’emprunt hypothécaire moyen plutôt qu’à une progression des achats de maison.

À noter que l’augmentation est plus marquée à Toronto et à Vancouver, où le coût du logement progresse plus rapidement que dans le reste du pays, « où un atterrissage en douceur est déjà en cours », d’après CIBC.

HAUSSE DES PRIX ASYMÉTRIQUE

« Le principal problème des marchés en pleine ébullition de Toronto et de Vancouver est que la hausse des prix se poursuit de façon asymétrique depuis les 10 dernières années, c’est-à-dire que le prix des propriétés les plus chères augmente plus rapidement que celui des résidences plus abordables », commente Benjamin Tal, économiste en chef adjoint au sein de l’institution financière et auteur du rapport.

Cette progression asymétrique s’observe en particulier à Vancouver où, au cours de la dernière décennie, le prix des maisons dans la fourchette de prix supérieure a progressé près de quatre fois plus que celles dans la fourchette de prix inférieure.

« Nos recherches donnent à penser que cette situation pourrait avoir des conséquences majeures pour les propriétaires qui veulent acheter une maison d’une catégorie supérieure et qui constatent maintenant qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter dans ce segment du marché immobilier », précise Benjamin Tal.

TAUX DE DÉFAILLANCE EN BAISSE

« Qui plus est, poursuit-il, la hausse du prix moyen des résidences masque un écart grandissant entre la montée en flèche des prix des maisons individuelles et la progression relativement modeste de ceux des copropriétés. »

Le rapport de la CIBC relève également qu’il n’y a eu aucune accélération appréciable du rythme de croissance du crédit au cours des derniers mois, ce qui indique que le bas taux directeur actuel de la Banque du Canada n’a pas fait augmenter les emprunts personnels.

Par ailleurs, il observe que, même si le niveau global d’endettement des ménages canadiens affiche une tendance à la hausse, le taux de défaillance des prêts hypothécaires continue de décliner et se situe actuellement à son plus bas niveau depuis 2009, soit en deçà de 0,3 %.

Le gouvernement islandais allège la dette des ménages

Pour soulager les familles surendettées en raison de la crise financière, le gouvernement islandais a lancé un plan pour effacer partiellement leur ardoise, rapporte Le Monde.

Ainsi, les consommateurs qui avaient contracté avant 2008 des emprunts immobiliers indexés sur l’inflation ont vu une portion de leur dette supprimée, dans la limite toutefois de quatre millions de couronnes islandaises (environ 42 000 dollars canadiens).

UNE FACTURE DE 840 M$

Résultat, plus de 60 000 foyers ont profité d’un allégement de 1,35 million de couronnes (14 000 dollars), en moyenne, si bien que les remboursements mensuels ont fondu de près de 13 %, soit de 140 à 195 dollars en moins.

Pour l’État, la facture s’élève à quelque 840 millions de dollars, soit plus de 4 % du produit intérieur brut (PIB), financée par une hausse des taxes sur les actifs des banques mises en liquidation au moment de la crise.

Cette mesure a permis de ramener la dette des ménages de 126 % du PIB au début de 2009 à moins de 95 % aujourd’hui.
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