Et si l’épargne tuait l’économie?

Par La rédaction | 13 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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« Il y a trop d’épargne dans le monde », disait Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), lors d’un récent discours prononcé en Allemagne. Une déclaration sur laquelle s’est attardé Le Monde.

Le constat du président de la BCE est simple. Si les taux d’intérêt ne cessent de baisser depuis le début des années 2000, ce n’est pas tant en raison des politiques des banques centrales qu’à cause d’un déséquilibre entre l’offre de fonds (l’épargne) et la demande de fonds (l’investissement). L’épargne continue d’être supérieure à l’investissement, et cela entraîne les taux d’intérêt vers le bas.

Mario Draghi pointe notamment du doigt les entreprises d’Europe, des États-Unis et du Japon. Leur épargne augmente au détriment des salaires, freinant la consommation et donc la croissance. Elles sont aussi jugées trop frileuses lorsque vient le temps d’investir dans l’achat d’équipement ou de bâtiments.

En Chine, les particuliers économisent pour financer leurs achats immobiliers, alors que les Allemands font de même pour préparer leur retraite. Bref, tout le monde a une bonne raison d’épargner plutôt que d’investir.

STAGNATION DURABLE

Cela explique, toujours selon M. Draghi, pourquoi le monde menace de sombrer dans une « stagnation séculaire », où la croissance anémique s’installerait durablement.

Les pistes de solution existent, mais sont complexes. Le président de la BCE suggère de s’attaquer à la fois au déclin démographique, au fonctionnement du système financier, à la répartition de la valeur ajoutée entre profits et salaires et aux inégalités. Comme quoi la partie est loin d’être gagnée…

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