États-Unis : le secteur des valeurs mobilières face à six défis

Par Ronald McKenzie | 13 Décembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les Bourses américaines filent bon train ce temps-ci, entraînées par les perspectives d’une solide reprise de l’économe américaine.

Malgré ces bonnes nouvelles, le secteur des valeurs mobilières pourrait être à la croisée des chemins, estime Ian Russell, président et chef de la direction de l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières.

Au cours d’une allocution qu’il a prononcée il y a quelques semaines à New York lors de la conférence annuelle de la Securities Industry and Financial Markets Association, M. Russell a relevé six défis qui se posent dans le secteur des valeurs mobilières aux États-Unis.

1. S’adapter aux changements démographiques. Les changements démographiques importants modifient la façon d’offrir les services de gestion de patrimoine, de même que les produits et services eux-mêmes. La clientèle vieillissante a davantage besoin de planification successorale et fiscale et d’un portefeuille qui prend de la valeur et génère des revenus. « Le reste de la population est constitué d’une proportion grandissante de femmes et de jeunes clients qui nécessitent un autre type de gestion de patrimoine, d’autres façons de communiquer et une gamme différente de produits et services financiers », a-t-il indiqué.

2. Composer avec le fardeau réglementaire. Les courtiers américains devront assumer un fardeau réglementaire de « plus en plus lourd » au cours de l’année qui vient alors que continuera d’entrer en vigueur la loi Dodd Frank. Le processus d’élaboration des règles est moins rapide qu’au Canada parce qu’en plus d’être majeur, il est assujetti à l’analyse coûts-avantages en bonne et due forme ordonnée par le Congrès avant qu’une nouvelle règle puisse entrer en vigueur.

3. S’adapter au départ massif à la retraite des conseillers. On estime qu’environ 25 000 conseillers prendront leur retraite dans les quatre prochaines années et il ressort des discussions que le secteur des valeurs mobilières « ne s’y est pas suffisamment préparé ». La solution la plus populaire consiste à mettre en place des équipes de conseillers constituées de professionnels expérimentés et d’autres non expérimentés. Ce genre d’organisation n’est ni simple ni facile, dit M. Russell.

4. Restaurer la confiance des investisseurs. Le secteur doit continuer à prendre des mesures pour rétablir la confiance des investisseurs, qui a été ébranlée par l’effondrement du secteur lors de la crise financière. « Le manque de confiance des investisseurs est beaucoup plus prononcé qu’au Canada », constate M. Russell. Le meilleur moyen pour requinquer cette confiance est que les conseillers et les sociétés s’engagent de manière constructive auprès de leurs clients, qu’ils créent une relation d’affaires solide et « qu’ils agissent dans le cadre d’un plan financier ».

5. Augmenter l’épargne-retraite. Les bas taux d’intérêt actuels, les cours des actions qui sont repartis à la hausse pour atteindre des sommets et la perspective d’une lente reprise économique compliquent la tâche des conseillers qui cherchent à procurer à leurs clients une épargne-retraite convenable.

6. Augmenter la productivité et l’efficacité des conseillers. L’expérience montre qu’une relation solide avec les clients qui se bâtit en répondant à la globalité de leurs besoins financiers instaure la confiance et augmente le nombre d’indications de clients. Cependant, si on offre des services plus personnalisés aux clients, il restera moins de temps pour offrir des conseils en placements, gérer les portefeuilles, et assumer les responsabilités administratives en matière de conformité. « Le défi pour plusieurs conseillers sera de trouver le juste équilibre. Les solutions pourraient inclure des comptes carte blanche spécialisés et l’utilisation de la technologie », croit M. Russell.

Ronald McKenzie