Faire des retraits du REER avant la retraite

20 janvier 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Lorsqu’un client fait une cotisation à son REER, il peut avoir l’impression qu’il ne reverra plus cet argent jusqu’à sa retraite…C’est habituellement le cas puisque des retraits d’un REER viennent annuler tout avantage fiscal qu’on a pu en tirer.

Il existe cependant quelques scénarios où l’on peut effectuer des retraits sans être lourdement pénalisé du point de vue de l’impôt. C’est ce qu’a expliqué Matthew Elder, directeur de la firme Sensible Communications, à Morningstar.ca. Il met en évidence les cas où il est possible de profiter des actifs de son REER avant la retraite.

En vertu de la réglementation, les institutions financières doivent effectuer une retenue à la source lorsqu’un client effectue un retrait de son compte REER. Pour un résident du Québec, le montant retenu peut équivaloir à :

• une retenue fiscale de 21 % pour un retrait égal ou inférieur à 5000; • une retenue fiscale de 26 % pour les retraits de 5000 $ à 15 000 $; • une retenue fiscale de 31 % pour les retraits supérieurs à 15 000 $.

Il arrive aussi que les institutions financières prélèvent des frais de retrait. De manière générale, sortir de l’argent d’un REER vient annuler tous les effets positifs de cet outil d’épargne. Le principal avantage du REER est qu’il permet de différer le paiement d’impôt sur le revenu jusqu’à une étape de notre vie où l’on a habituellement moins de revenus.

En retirant de l’argent avant la retraite, alors que l’on est dans une fourchette d’imposition plus haute, on va payer davantage d’impôts que si l’on patientait jusqu’à la retraite. « Pire encore, on perd l’avantage de la croissance cumulée du capital pour la somme que l’on retire », souligne M. Elder.

ANNÉE À FAIBLE REVENU

Il arrive cependant qu’un client se retrouve temporairement dans une année à faible revenu. Cela peut survenir pour différentes raisons, qu’il s’agisse d’une situation de chômage, d’une année sabbatique ou d’un congé de maternité. Un retrait du REER peut alors constituer une bonne stratégie de planification fiscale. Le revenu a été abrité de l’impôt lors d’une année d’imposition élevée, et les impôts sont finalement payés une année d’imposition moins élevée. D’un point de vue de préparation de la retraite, le client perd cependant ce capital, qui de plus ne continuera pas de croître à l’abri de l’impôt.

Il existe également deux programmes gouvernementaux qui permettent d’emprunter de l’argent à son REER de manière efficace : le régime d’accession à la propriété (RAP) et le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP).

Le RAP

Un contribuable qui n’a pas été propriétaire d’une maison au cours des cinq dernières années peut emprunter jusqu’à 25 000 $ de son REER sans intérêt. Si les deux conjoints sont admissibles au programme, il est donc possible de retirer en tout 50 000 $ pour acheter un domicile à deux. Il faut remettre la totalité de cet argent dans les comptes REER dans les 15 ans qui suivent, à compter de la deuxième année après le retrait.

Le REEP

Il est possible d’emprunter jusqu’à 20 000 $ sans intérêt de son REER, avec un maximum de 10 000 $ par année, pour financer des études supérieures à temps plein ou une formation à temps plein. Ces retraits peuvent s’effectuer sur une période de quatre ans. Ce prêt doit être remboursé en versements égaux sur 10 ans.

Les règles concernant le RAP et le REEP sont compliquées, et il y a plusieurs exceptions. Il est souhaitable de consulter les informations disponibles sur le site web de l’Agence du Revenu du Canada.