FERR ou retraits hâtifs?

Par La rédaction | 14 mars 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les conseillers suggèrent souvent à leurs clients de décaisser leurs REER une fois qu’ils ont retiré l’argent investi dans des comptes non enregistrés ou dans d’autres types de fonds.

Selon cette logique, on considère qu’étant donné que l’argent investi dans les REER est à l’abri de l’impôt, il vaut mieux en différer les retraits.

C’est une stratégie à laquelle n’adhère pas le spécialiste en planification de la retraite winnipegois Daryl Diamond. Morningstar rapporte ses propos, où il affirme que l’utilisation des REER est plus efficace quand l’argent qui s’y trouve est retiré alors que votre client se situe dans une tranche d’imposition inférieure.

Selon lui, attendre qu’un client atteigne l’âge de 71 ans pour convertir le REER en FERR n’est pas la meilleure stratégie qui soit, puisque votre client sera soumis à la règle des retraits minimum.

Selon cette exigence, votre client pourrait ainsi se retrouver dans une fourchette fiscale plus élevée, et paiera par conséquent plus d’impôt, en plus de voir ses prestations gouvernementales diminuer ou cesser. « Ces montants représentent beaucoup d’argent pour certaines personnes lorsque leurs autres revenus, comme leur pension, étaient suffisants pour répondre à leurs besoins financiers », explique-t-il.

La stratégie que préconise donc M. Diamond est de retirer les montants du REER quelques années (une dizaine, avance-t-il) avant de devoir convertir le REER en FERR.

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Même si votre client n’a pas besoin de cet argent, le montant qu’il devra payer en impôt sera moindre que celui qu’il aura à payer s’il attend. « Il est habituellement mieux de retirer un revenu entièrement imposable à un taux inférieur, puis de convertir le revenu excédentaire à une épargne non enregistrée, plutôt que d’en différer le retrait et le voir imposé à un taux supérieur », explique-t-il à Morningstar.

M. Diamond suggère de mettre de l’argent ainsi retiré dans un CELI, à condition de ne pas déjà avoir cotisé le montant annuel maximal autorisé. Si votre client a déjà investi 5500 $ dans son CELI cette année, il peut investir l’argent retiré dans des fonds communs de catégorie de société, conseille M. Diamond.

Un exemple

Voici un exemple tiré du livre de Daryl Diamond, Your Retirement Income Blueprint, et que cite Morningstar.ca

  • Robert a 60 ans et vient de prendre sa retraite
  • Ses revenus (régime de retraite et RPC combinés) totalisent 46 000 $
  • Il est dans la deuxième fourchette d’imposition fédérale
  • À 65 ans, son revenu sera bonifié de 6000 $, grâce aux prestations du programme de Sécurité de la vieillesse (PSV) du gouvernement du Canada
  • Robert a un REER de 500 000 $, qu’il convertira en FERR à 71 ans
  • L’année de ses 72 ans, Robert devra retirer 36 900 $ de son FERR (7,58 %)
  • Son revenu imposable atteindra alors 87 900 $, et son imposition sera conséquemment supérieure
  • Il perdra en partie sa prestation de PSV (en 2013, la prestation est supprimée à partir de 70 954 $)

Selon M. Diamond, Robert devrait commencer à retirer des fonds de son REER dès l’âge de 60 ans.

« Différer les retraits de votre REER jusqu’à une date ultérieure dans votre vie peut aussi augmenter les impôts à verser lors de la succession après le décès. »

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La rédaction