Fiducies de revenu : des réactions à chaud

3 novembre 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(03-11-2006)Conseiller.ca et Advisor.ca ont obtenu les réactions suivantes à la décision d’Ottawa d’imposer les fiducies de revenu.

L’Association canadienne des fonds de revenu. « La sécurité financière de millions de Canadiens est maintenant en jeu à cause du projet de loi du gouvernement. L’effet glacial sur ce secteur vital de l’économie canadienne est déjà évident, avec la perte de plus de 300 points de la Bourse de Toronto. Le gouvernement attaque directement les millions de Canadiens qui ont acheté des parts de fiducies de revenu en toute bonne foi, à la suite de la promesse du gouvernement conservateur de ne pas toucher à ces produits d’investissement de grande importance. »

Alain Chung, vice-président exécutif, Claret, corporation de gestion de placements. « Les fiducies de revenu ont été vendues à tort comme un produit de revenu. Les gens ont embarqué, sans savoir en fait qu’il s’agissait d’entreprises à petite capitalisation. Avec la hausse des cours, ils ont perdu le feeling de ce qu’est un risque. La décision d’Ottawa va consolider le marché. Les fiducies de mauvaise qualité vont disparaître. Les fiducies de très bonne qualité, elles, pourraient se reconvertir en sociétés à capital actions afin d’éliminer les coûts qu’engendre la structure de fiducie. C’est une bonne nouvelle. »

Stephen Koury, planificateur financier, Inter Equity Asset Management. « Doit-on tenir le gouvernement pour responsable de tout ceci? Pas du tout. Les véritables coupables, ce sont les entreprises canadiennes et les sociétés conseil en finance. La diversification et une répartition judicieuse des actifs sont la clé du succès en placements. La chasse aux rendements ne mène à rien. Si les investisseurs n’ont pas compris cela après les événements de cette semaine et l’éclatement de la bulle technologique en 2000-2002, ils n’y comprendront probablement jamais rien. »

Yves Chartrand, M.Fisc, Centre québécois de formation en fiscalité. « Les fiducies de placement immobilier, mieux connues sous le vocable REITs, ne sont pas visées par ces changements. Y aura-t-il de légers assouplissements dans quelques semaines ou quelques mois si les marchés financiers réagissent trop fortement à ces modifications? Seul le temps nous le dira.(…)Notez qu’hormis une baisse d’un demi-point de pourcentage du taux général d’impôt des sociétés pour 2011, cela n’affecte pas directement les sociétés. Sauf, éventuellement, sur les distributions qu’une société recevra d’une fiducie de revenu, à partir du moment où la fiducie sera visée par les changements. Pour les fiducies de revenu déjà cotées en Bourse, cela ne s’appliquera qu’en 2011. Les vrais victimes, ce sont les investisseurs. »

James Gauthier, analystes en fonds communs, Valeurs mobilières Dundee. « Pas de panique. Des annonces coup-de-poing comme celle-ci sèment souvent l’effroi chez les gens. Les décisions précipitées sont néfastes pour les portefeuilles la plupart du temps. Les impacts négatifs sur les distributions ne se feront pas sentir avant 2011. Si vous utilisez des fonds de fiducies de revenu afin de générer des liquidités, je crois qu’il vaut mieux ne rien faire pour l’instant. »