Finance et assurance : des résultats en dents de scie au Québec

Par La rédaction | 9 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’industrie québécoise de la finance et de l’assurance a déjà connu de meilleurs jours. C’est, du moins, la conclusion qu’on peut tirer des données publiées la semaine dernière par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Dans son tout dernier état des lieux, l’ISQ relate que « la progression du PIB dans l’industrie finance et assurances au Québec est inférieure à l’ensemble du Canada pour une sixième année consécutive en 2015 ».

Il a en effet augmenté de 3,4 % pour s’établir à 19,7 G$ l’an dernier, contre des hausses de 4,5 % dans l’ensemble du Canada, 4,9 % en Ontario, 4,2 % en Alberta et 5,0 % en Colombie-Britannique.

La part de la finance et des assurances dans le PIB global québécois continue de fléchir, passant de 18 % en 2010 à 17,1 % en 2015.

L’EMPLOI ÉCOPE

L’emploi est également victime d’un élagage : le Québec est la seule province canadienne où des postes ont été supprimés dans l’industrie de la finance et de l’assurance depuis 2011.

Cette baisse est également observable dans plusieurs sous-secteurs de l’industrie, dont l’intermédiation financière avec dépôt (les services bancaires). Le Québec y perd davantage d’emplois, en proportion, que ses concurrentes canadiennes.

Emplois_Canada_QCEn 2015, le secteur des assurances a accusé une baisse du PIB de 1,2 %, à l’instar des autres provinces, qui ont enregistré des baisses allant 0,6 % à 1,7 %. Plus de 500 emplois y ont été perdus au Québec pendant cette période, pour s’établir à 54 800. C’est la deuxième année de baisse consécutive dans ce secteur.

Le sous-secteur des valeurs mobilières a cependant vu ses emplois totaux augmenter de 2,7 % en 2015, la plus forte hausse enregistrée au pays. On y compte aujourd’hui 18 845 postes, soit presque 13 % des quelque 149 600 emplois totaux de l’industrie.

PRODUCTIVITÉ EN BAISSE

C’est au Québec que l’on trouve la plus faible productivité de l’industrie financière au pays. Il est le cancre depuis une dizaine d’année au moins, selon les données compilées par l’ISQ.

L’indice de productivité du travail s’obtient en divisant le pourcentage du PIB généré par une région dans un secteur donné par le pourcentage d’emplois issus de ce même territoire.

En 2015, la Belle province a généré 17,1 % du PIB de l’industrie financière canadienne, mais comptait 21 % des emplois. Son indice de productivité est donc de 81,4.

L’Ontario (115,8), l’Alberta (122,9) et la Colombie-Britannique (92,8) font mordre la poussière au Québec.

QUELQUES BONNES NOUVELLES

Il reste que certains sous-secteurs de l’industrie québécoise performent relativement bien par rapport à leurs concurrentes canadiennes. Ainsi, la croissance du PIB dans le secteur de l’intermédiation financière (4,6 %) « est légèrement plus élevée que celle dans l’ensemble du Canada en 2015 », relève l’ISQ.

Toujours en 2015, la croissance du PIB dans le secteur des valeurs mobilières au Québec (9,2 %) est plus élevée que celle de l’Ontario (8,7 %). L’Alberta (11,2 %) et la Colombie-Britannique (9,9 %) dominent cependant largement.

« Le Québec vient au premier rang parmi les quatre provinces les plus populeuses au Canada quant à l’indice de productivité du travail dans le secteur des valeurs mobilières en 2015 », avec une productivité de 109,3. Sa plus proche rivale, l’Ontario, enregistre une productivité du travail de 103,3 pour les valeurs mobilières.

La rédaction