Bien gérer ses liquidités

Par Sylvie Lemieux | 10 février 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Faire ses impôts en temps de pandémie
Photo : AndreyPopov / iStock

Alors que la crise sanitaire est loin d’être finie, les investisseurs doivent surveiller de près leur flux de trésorerie et adapter leurs stratégies selon la situation.

« En période de pandémie prolongée, les conseillers constatent souvent des surplus de liquidités chez leurs clients puisque le confinement engendre une réduction de dépenses, explique Gaétan Veillette, planificateur financier chez IG Gestion de patrimoine. Il est alors judicieux de discuter de ses projets, de ses contraintes, de sa politique de gestion de liquidités et des occasions d’investissement afin de faire bon usage de son argent. »

Régler des dettes, bénéficier de rabais pour le paiement hâtif de certaines factures, bonifier son plan de retraite ou gonfler son coussin financier sont autant d’options qui s’offrent aux particuliers chanceux de pouvoir compter sur un surplus de liquidités.

EST-CE LE TEMPS DE DÉFISCALISER ?

Pour d’autres, la pandémie se traduit par une perte d’emploi, temporaire ou non, ou une baisse de revenu de travailleur autonome. Malgré les aides gouvernementales qui pallient en partie ce manque à gagner, ils sont alors obligés de piger dans leurs économies ou de s’endetter davantage. Une autre solution peut être envisagée, selon Gaétan Veillette.

« C’est peut-être l’occasion pour ces personnes de défiscaliser leur patrimoine, suggère-t-il. Elle peut être un moyen d’optimiser son patrimoine. Néanmoins, ce n’est pas la solution pour toutes les situations. »

Il faut évidemment tenir compte des tranches d’imposition. « Par exemple, un particulier qui a l’automne 2020 prévoyait finir l’année avec 25 000 $ de revenus imposables, pourrait défiscaliser son REER de 20 000 $ afin de tirer avantage de la première tranche d’imposition pour un particulier du Québec, soit 27,4 % en 2019 », explique le planificateur financier.

« La défiscalisation devient moins optimale pour les revenus imposables qui débordent dans la deuxième tranche d’imposition; et encore moins, dans la troisième tranche d’imposition », ajoute-t-il.

Selon lui, la défiscalisation du patrimoine « est généralement plus opportune en fin d’année alors que la personne a une bonne idée de son revenu imposable de l’année. En début d’année, elle peut s’avérer risquée en cas d’ajout de revenus imposables non anticipés. »

Cette option est davantage indiquée pour les particuliers à faibles revenus; elle l’est généralement moins pour la classe moyenne. « Elle peut l’être aussi lorsqu’une personne anticipe une longévité écourtée, par exemple à l’annonce d’une maladie grave », précise M. Veillette.

LA VIGILANCE EST DE MISE

On ne le répétera jamais assez, en période de pandémie, l’investisseur doit se montrer vigilant quant à la gestion de ses affaires, notamment sur sa capacité de générer des revenus, sur la bonne gestion de ses dépenses, de ses liquidités et de ses investissements, rappelle M. Veillette.

« L’investisseur et son planificateur financier doivent bien anticiper les flux de trésorerie, dit-il. Ce dernier doit alors bien connaitre le profil socio-économique de son client, afin de bien le guider dans ses choix stratégiques. La pandémie force les particuliers à adapter leur budget à leur nouveau mode de vie. »

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.