Les Canadiens paient de moins en moins d’impôt

Par La rédaction | 25 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Andriy Popov / 123RF

Si vos clients ont l’impression que leur fardeau fiscal s’accroît d’année en année, ils ont tort. Le taux effectif d’imposition des particuliers au Canada se trouve au contraire à un creux historique.

Selon des données de Statistique Canada, les contribuables ont payé en moyenne 11,4 % de leurs revenus en impôt au gouvernement fédéral et provinciaux en 2017, soit quasiment le niveau le plus bas enregistré en 26 ans. Il n’y a qu’en 2009 et en 2010 que le fardeau fiscal des particuliers a été plus léger, à 11,3 %.

À titre comparatif, les Canadiens voyaient 13,5 % de leurs revenus s’envoler en impôts en 1992 (14 % au Québec), rapporte Le Devoir. Les données de Statistique Canada tiennent compte de l’ensemble des revenus des individus (salaire, revenus de placement, transferts gouvernementaux, etc.) et de la plupart des charges prélevées sur le salaire comme l’impôt, mais aussi les cotisations à l’assurance-emploi et au RRQ/RPC.

LE QUÉBEC MÈNE LE BAL

La diminution de la charge fiscale moyenne des Canadiens s’explique en grande partie par la baisse importante des impôts au Québec et la réduction des cotisations à l’assurance-emploi, qui ont contrebalancé une légère augmentation des taux effectifs à l’échelon fédéral.

En effet, le taux d’imposition effectif moyen au Québec est passé de 5,5 % en 2016 à 4 % en 2017. Le taux combiné fédéral-provincial est pour sa part passé de 12,5 % à 11,1 %. Rappelons que l’ancien ministre des Finances libéral, Carlos Leitão, a réduit de 16 % à 15 % le taux du premier palier d’imposition et augmenté l’exemption personnelle de base de 11 550 $ à 14 890 $.

Seule la Colombie-Britannique affiche un taux d’imposition combiné plus bas que le Québec (10,6 %). Même les Albertains ont une charge fiscale plus élevée (12,4 %), une situation qui s’explique par les transferts gouvernementaux plus généreux au Québec.

En entrevue au Devoir, Luc Godbout, professeur et chercheur à la Chaire de recherche en fiscalité et finances publiques de l’Université de Sherbrooke, a souligné que ces chiffres de Statistiques Canada allaient sans doute en étonner plusieurs. « Les gens ont généralement tendance à penser qu’on paye toujours de plus en plus d’impôts », dit-il.

Ces données sont rendues publiques en pleine campagne électorale, alors que le Parti libéral et le Parti conservateur ont tous deux promis de réviser à la baisse le taux d’imposition des particuliers s’ils étaient élus.

La rédaction