Repartir du bon pied après les vacances

Par Alizée Calza | 17 septembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Photo : nito500 / 123RF

Les vacances et leurs lourdes dépenses terminées, c’est maintenant le temps de la rentrée scolaire. Pour éviter que vos clients perdent tout le bénéfice de leur congé en stressant pour leurs finances, voici quelques petits trucs pour les aider à mieux gérer ce dur retour à la réalité.

 Les clients ne sont pas égaux devant les vacances : il y a ceux qui prévoient de l’argent pour ce repos mérité et ceux qui s’endettent chaque année pour s’offrir la destination de leurs rêves. Hélène Boileau, planificatrice financière à BMO, avoue que ces derniers sont ceux qui lui donnent le plus de fil à retordre.

« Il faut réussir à renverser la situation, sinon celle-ci ne s’améliorera jamais et les clients continueront de s’endetter », estime-t-elle.

Pour cela, Mme Boileau recommande à ses clients l’épargne forcée afin de rembourser leurs dettes le plus rapidement possible et leur permettre ensuite d’économiser pour les prochaines années. « La base, c’est de revenir au budget », insiste-t-elle.

Elle propose donc le recours à des versements automatiques afin de renflouer les comptes bancaires mis à sec. Par exemple, si le client a contracté un prêt pour financer ses vacances, elle détermine avec lui quel montant de sa paie il devra mettre de côté chaque mois pour rembourser sa marge de crédit.

 PLANIFIER, C’EST LA CLÉ

« Il est rare qu’un client dise qu’il a tout dépensé et qu’il ne reste plus rien », explique Chantal Lamothe, conseillère principale, investissement et planification financière, à la Banque Nationale. « Par contre, c’est possible qu’il ait dépensé tout son budget vacances et même un peu plus… »

Mme Lamothe rappelle qu’un conseiller ne voit pas ses clients qu’une seule fois par année et que les vacances auraient donc dû être planifiées avec lui à l’avance. « Il faut les considérer comme un projet pour le client », explique-t-elle.

Tout comme la rentrée scolaire, elles devraient faire partie du plan financier afin que l’épargnant ne se retrouve pas en mauvaise posture.

Pour éviter une telle situation, les deux conseillères procèdent de la même façon : elles attribuent un compte à chaque projet, ce qui empêchera le client de piger dans les fonds prévus pour autre chose. Ainsi, un client disposera d’un compte « vacances », d’un compte « enfants-études », d’un autre pour les activités parascolaires, et ainsi de suite.

« Si, dans notre compte bancaire, l’argent prévu pour la rentrée scolaire est mélangé avec celui pour l’épicerie, les dépenses fixes et les vacances, il est difficile de voir exactement combien est alloué pour chaque dépense  », explique Chantal Lamothe.

Pour définir la somme à verser dans chaque compte, elles font un budget avec leurs clients et calculent ensuite combien ils devraient mettre de côté chaque mois pour que le compte ait le montant requis au moment où ils en ont besoin.

« On va déterminer avec le client les dépenses fixes qu’il doit acquitter comme ses factures d’électricité, de téléphone, etc. On pense aussi à celles qui arrivent chaque année comme la rentrée scolaire ou les taxes foncières, explique Hélène Boileau. On met de la clarté dans son budget tout en automatisant les versements à ses comptes d’épargne. De cette manière, les économies se font toutes seules. »

Le conseiller peut ainsi planifier le pourcentage du salaire de son client qui sera versé chaque mois dans ses comptes. Ainsi, il aura amassé l’argent en temps voulu et sans y penser.

« Il n’est pas obligé de savoir où va son argent chaque jour. L’important, c’est qu’il connaisse ses revenus nets et à partir de là, on détermine les dépenses à prévoir et on ouvre les différents comptes », déclare Hélène Boileau.

COMBIEN POUR LES CONGÉS?

Selon les deux conseillères, le budget alloué aux vacances ne dépend pas vraiment du salaire ou de l’âge des clients, mais bien de leurs envies. Ainsi, les plus âgés n’ont plus d’enfants à charge, mais leurs projets de vacances sont souvent plus onéreux.

Hélène Boileau estime cependant que ce n’est pas parce que des clients sont moins fortunés qu’il faut les dissuader de prendre les vacances dont ils rêvent.

« Tu ne veux pas leur enlever ce qu’ils désirent le plus pendant l’année », note-t-elle.

Elle calcule avec eux ce qu’ils peuvent se permettre, mais préfère les laisser réaliser eux-mêmes leurs limites financières plutôt que de leur imposer des plans plus rationnels.

À noter qu’il n’est pas rare que les clients dépassent le budget prévu. « Quand on est en vacances, on se gâte un peu et parfois, on oublie que d’autres dépenses s’en viennent en septembre », affirme Chantal Lamothe.

Pour prévenir ce genre de situation, elle prévoit toujours un petit surplus dans le compte alloué aux vacances. « Les vacances, c’est comme les rénovations, on sait qu’on va dépasser », plaisante-t-elle.

Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.