Un fardeau fiscal trop élevé

Une grande proportion de Canadiens (72 %) estime que le fardeau fiscal des particuliers est trop lourd, révèle un sondage Ipsos réalisé pour le compte de l’Institut économique de Montréal (IEDM).

« Les résultats de ce sondage reflètent bien la lourdeur du fardeau fiscal sur les familles. En ces temps d’incertitude économique, peu d’entre elles ont la marge de manœuvre pour se bâtir un fonds d’urgence ou un quelconque coussin. N’oublions pas que les taxes et impôts sont la principale dépense des ménages, et de loin », explique Olivier Rancourt, économiste à l’IEDM.

Le sondage montre également que nombre de Canadiens estiment que le fardeau fiscal de certains est trop léger. Ainsi, 42 % pensent que c’est le cas du fardeau fiscal des entreprises. Toutefois, 71 % comprennent bien que si celui-ci augmentait cela se refléterait nécessairement sur les consommateurs, car nombre d’entreprises augmenteraient leurs prix.

« Les citoyens s’attendent à ce que les gouvernements fassent leur part pour alléger leur fardeau fiscal. Ils se sentent déjà trop imposés, et se doutent bien que tenter d’en soutirer plus aux entreprises ne fera que les pénaliser par la bande », affirme Krystle Wittevrongel, analyste sénior en politiques publiques et leader du Projet Alberta à l’IEDM.

Cependant, les répondants pensent que l’on pourrait augmenter le taux d’imposition des revenus au-dessus de 250 000 $. La plupart affirment que celui-ci devrait dépasser 50 % : la majorité pense qu’il devrait ainsi s’établir à 55 % et un peu plus du quart (28 %) le ferait grimper à 65 %.

Il est important de noter que 41 % des Canadiens pensent que l’augmentation du fardeau fiscal des « riches » et des « très riches » aurait un impact positif. En fait, plus de la majorité (55 %) des Canadiens pensent que les « très riches » se servent de leur argent pour s’acheter des biens et services de luxe; seul le quart (24 %) envisage que ces derniers investissent dans les entreprises et créent de l’emploi.

Malgré cela, la majorité des sondés (77 %) considèrent que si les impôts augmentaient trop, les riches seraient tentés de s’exiler ou transférer leurs actifs vers des pays plus attrayants. En fait, 64 % des Canadiens considèrent les lois fiscales comme étant trop complexes.

Ce sondage a été mené en ligne du 27 septembre au 1^er octobre 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 1027 résidents canadiens âgés de 18 ans et plus.