Fonds communs : comment réduire les frais de vos clients

7 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Près de la moitié (47 %) de vos clients bien nantis, qui détiennent des fonds communs, croient que ces compagnies ne leur facturent aucuns frais de gestion. Ça vous surprend ? C’est du moins ce qui ressort d’un récent sondage mené par le plus grand fournisseur de fonds négociés en bourse au Canada (BlackRock Asset Management), remarque l’auteure et conférencière Gail Bebee dans un article paru sur le site web de Morningstar.

Ce sondage recueillait l’opinion de 500 investisseurs canadiens détenant des placements d’un montant minimum de 500 000 $ (excluant leur résidence et leur caisse de retraite). Cette méconnaissance des fonds communs de la part de personnes ayant tout intérêt à être bien informées est troublante, souligne la spécialiste en finances personnelles. Elle propose donc à vos clients quelques conseils afin de les éclairer davantage en plus de leur faire économiser de l’argent. Serez-vous d’accord ?

Voici quelques-uns de ces astuces :

Rechercher des fonds avec des RFG plus bas « Premièrement, soyons clairs : tous les fonds communs facturent des frais de gestion. Après tout, les gestionnaires des fonds et les vendeurs doivent manger. Ces frais sont calculés comme un pourcentage de la valeur totale des actifs détenus par le fonds et constituent la portion la plus grande du ratio des frais de gestion (RFG). De plus, les commissions de ventes payables aux courtiers peuvent être intégrées — sans être clairement détaillées — aux coûts de gestion de la plupart des produits qui facturent des frais à l’acquisition », explique la chroniqueuse.

La plupart des sociétés de fonds paient également des commissions de suivi (payées à partir des frais de gestion du fonds). Leur seul objectif est de rémunérer le vendeur pour les conseils et services qu’il fournit aux clients, rappelle Mme Bebee. Ces frais (généralement de 0,5 % à 1 % des actifs) ne sont d’ailleurs pas indiqués dans les relevés du client, mais ils sont mentionnés dans le prospectus du fonds, ajoute-t-elle.

Les sociétés de fonds qui paient des commissions de suivi beaucoup plus basses — ou pas de commissions de suivi du tout — proposent généralement des frais de gestion inférieurs. « Malheureusement, beaucoup de conseillers financiers ne recommandent pas ces fonds à leurs clients, même s’ils obtiennent les meilleurs rendements », ajoute la chroniqueuse. Peut-être ne serez-vous pas d’accord à ce sujet…

Mme Bebee suggère également aux investisseurs de faire eux-mêmes leur recherche en utilisant un outil en ligne comme le Sélecteur de fonds de Morningstar. « Vos clients découvriront peut-être certains excellents fonds que leur conseiller pourrait ne jamais leur présenter », ajoute-t-elle…

Négocier ses commissions de suivi Les courtiers à escompte ne donnent habituellement pas de conseils sur les placements, même s’ils perçoivent quand même des commissions de suivi que leur versent les sociétés de fonds pour les produits détenus dans les comptes de leurs clients. « Il existe toutefois des exceptions », rappelle Mme Bebee. Par exemple, le programme Mutual Fund Maximizer (Questrade) qui déduit les commissions de suivi que la firme reçoit pour les fonds détenus par les porteurs de parts. Mais les frais administratifs mensuels qu’elle facture rendent ce programme moins rentable pour les investisseurs qui n’ont pas des actifs d’au moins 40 000 $ à investir.

Diminuer les frais quand on peut Les commissions de vente varient d’un fonds à l’autre. Les investisseurs peuvent donc économiser en achetant des fonds appelés fonds sans frais d’acquisition, qui ne facturent pas de commissions de ventes que ce soit au moment de l’achat (frais d’achats) ou au moment du rachat (frais de rachats ou différés), explique la chroniqueuse.

Puisque les frais d’achats sont basés sur un pourcentage du montant investi dans le fonds et qu’ils sont souvent vendus par des conseillers externes à la société de fonds, les frais de rachats sont négociables, rappelle Gail Bebee.

« Vous pouvez donc éventuellement économiser de l’argent si votre conseiller souhaite négocier. Si vous achetez des parts de fonds par le truchement des courtiers à escompte, les frais de rachat sont encore moins chers, puisqu’ils sont généralement établis à zéro », affirme-t-elle.

Ne pas « se faire avoir » quand on rachète ses parts Aucune commission n’est déduite lors du rachat des parts d’un fonds et la société de fonds paie les commissions au vendeur au moment de l’achat, explique à vos clients la chroniqueuse. « Il existe des frais de vente différés ou frais de rachats à payer lorsque le fonds est vendu, à moins qu’il soit conservé pour une période prescrite (habituellement de six à sept ans). Les fonds à frais modiques sont les fonds facturant des frais de rachats avec une période prescrite plus courte, de deux à trois ans environ, des frais de rachats et des commissions inférieurs. »

Vous ne serez peut-être pas d’accord avec Mme Bebee, mais cette dernière pense qu’il vaut mieux éviter les fonds qui facturent des frais de rachats, puisqu’ils tendent à exiger des frais de gestion plus élevés, et que les investisseurs doivent les garder plus longtemps qu’ils ne le devraient pour éviter de payer les frais différés.

Attention aux coûts de transaction Certains gestionnaires de fonds font beaucoup de transactions ce qui engendre des frais de courtage élevés. Puisque le fonds doit rembourser ces dépenses, ça réduit les profits (rendements) et il faut faire attention, dit-elle. « Si le rendement est bon, cela vaut toujours la peine d’investir dans le fonds. Toutefois, chaque fois qu’il vend des avoirs, les gains en capital sont cristallisés. Vous devez alors payer des impôts sur ces gains si le fonds est détenu dans un compte imposable. Avant d’acheter un fonds pour un compte non enregistré, vérifiez les distributions générales des gains en capital sur le site Internet de la société de fonds. Toutes autres choses étant égales, cherchez des produits qui gèrent leurs distributions de façon à minimiser vos impôts. »

Réduire les coûts : un seul aspect des placements Selon la chroniqueuse, si les occasions d’économiser sur les frais sont importantes, elles ne représentent qu’un seul aspect des placements dans les fonds communs. Pour devenir des investisseurs bien informés et s’assurer de détenir des produits qui leur conviennent, vos clients doivent également, termine Mme Bebee, s’éduquer sur la façon de sélectionner les fonds de placement selon leurs besoins spécifiques. De même, ils doivent surveiller les fonds qu’ils possèdent et décider du moment où un fonds doit être vendu. Prendre le temps et faire l’effort nécessaire pour apprendre les avantages et les inconvénients des fonds communs de placement ça peut-être payant, conclut-elle.