Fonds communs : Vanguard veut casser les prix au pays

7 juin 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Portrait of a boy with the flag of Canada painted on his face

Le géant américain des fonds communs et des fonds négociés en Bourse (FNB) Vanguard s’apprête à prendre d’assaut le marché canadien. À cet effet, l’entreprise de Pennsylvanie vient d’embaucher son premier employé canadien, Atul Tiwari, dont le mandat est de recruter une équipe de 10 à 15 personnes, selon Morningstar Canada.

Cette nomination n’est pas fortuite. Atul Tiwari est un ancien cadre de la Banque de Montréal qui a activement participé au lancement des FNB de BMO en juin 2008.

Pour Morningstar Canada, les probabilités sont fortes que Vanguard commence par s’attaquer au secteur des fonds communs. En effet, sa marque de commerce est de facturer des frais modestes aux porteurs de parts. Dans cette optique, elle n’effectue jamais de paiement à ses distributeurs. Les décisions concernant la rémunération des courtiers et négociants sont laissées entièrement à la discrétion des investisseurs.

Or, le Canada est réputé être l’endroit au monde où les frais de gestion sont les plus élevés. Cela donne à Vanguard une grande latitude pour qu’elle puisse lancer une guerre de prix. « Nous pensons que c’est le bon moment pour apporter notre approche efficace à coûts modiques sur le marché canadien. Vous pouvez définitivement compter sur nous pour être un fournisseur à coût modique », a déclaré Atul Tiwari à Morningstar Canada.

Autre indice que Vanguard choisirait d’abord le terrain des fonds communs : la société a indiqué que, au Canada, elle mettrait l’accent sur la présentation de produits de placement par l’intermédiaire de conseillers rémunérés à honoraires. Selon Vanguard, ces professionnels constituent actuellement de 20 % à 30 % des courtiers régis par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières, et que, comme dans d’autres pays, ce pourcentage devrait augmenter. Elle a manifesté son intention de les courtiser assidûment.

Pour ce qui est des FNB, Vanguard rencontrera plus de résistance, du moins en ce qui a trait aux frais de gestion. Morningstar Canada fait remarquer que le plus important FNB d’actions canadiennes, l’iShares S&P/TSX 60 Index, affiche un ratio de frais de gestion de 0,17 % seulement. On compte aussi le BMO Dow Jones Titans 60, avec 0,16 %, et le Horizons BetaPro S&P/TSX 60, basé sur des produits dérivés, dont le RFG est estimé à 0,08 %.

Pour l’instant, Vanguard n’a pas encore déposé de documents officiels pour ses nouveaux produits et fait preuve d’une grande discrétion. « Au Canada, il est courant pour les compagnies de divulguer en termes généraux si elles prévoient déposer une demande pour lancer des fonds communs ou des FNB. Ainsi, si Vanguard avait souhaité être pointilleuse au sujet des règlements, elle n’aurait rien dit du tout. Donc au moins une part de la réticence de Vanguard de dévoiler ses cartes se doit au fait qu’elle souhaite que ceux qui seront bientôt ses concurrents canadiens se posent des questions », analyse Morningstar Canada.

De ce côté, elle peut dire mission accomplie.

Rappelons que Vanguard est la plus importante société de fonds communs au monde et le numéro trois des FNB sur la planète. Elle gère 1 400 milliards de dollars US en fonds communs et 173 milliards en FNB. Au total, l’entreprise administre plus de 1 850 milliards de dollars US.

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