Fonds communs : vos clients les aiment ou pas ?

22 mars 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Une année, on les aime. L’année suivante, on les largue sans ménagement. C’est du moins, ce que nous révèlent d’un mois à l’autre les chiffres de l’Institut des fonds d’investissement du Canada. Pourquoi vos clients vivent-ils une relation tumultueuse avec leur portefeuille de fonds communs de placement ? Dans un article de Morningstar, la conférencière et enseignante en finances personnelles Gail Bebee nous fournit des réponses.

Il y a principalement deux raisons pour lesquelles on se procure des fonds communs pour la première fois. En premier lieu, beaucoup d’investisseurs sont jeunes, en début de carrière (moins de revenus) et ont parfois peu d’intérêt pour les finances personnelles. « Pour eux, les fonds communs de placement sont une façon de reléguer à quelqu’un d’autre l’angoisse des décisions de placement qu’ils ont à prendre », explique Mme Bebee.

De même, les gens achètent des fonds communs de placement, parce qu’ils sont attirés par tous les avantages qui sont largement publicisés, comme :

  • L’accès facile : Les fonds de placement sont faciles à se procurer dans de nombreuses institutions financières, y compris dans les succursales locales des banques et des caisses populaires. Il est facile de placer de petits montants régulièrement en établissant un plan d’achat automatique.
  • Le peu de temps et de connaissances nécessaires : Pour les personnes très occupées, les fonds leur font gagner un temps précieux en comparaison du temps qu’ils devraient investir pour s’éduquer et gérer eux-mêmes leurs placements.
  • La diversification : Même avec des sommes modestes à placer, les fonds offrent une façon instantanée de diversifier un portefeuille.
  • L’expertise professionnelle : Les porteurs de parts de fonds bénéficient de l’expertise d’un gestionnaire de portefeuille professionnel.
  • L’exposition mondiale : Les investisseurs particuliers peuvent acquérir des placements auxquels ils n’ont pas accès directement comme les entreprises des marchés émergents de l’autre côté de la planète.
  • Les récompenses potentiellement élevées : Les fonds communs de placement peuvent produire des rendements élevés, plus élevés que ceux que les investisseurs pourraient acquérir eux-mêmes.

Acheter le haut du marché Ceux qui souhaitent réaliser des gains substantiels rapidement sont habituellement attirés par les fonds communs de placement. Ils lisent la section financière des journaux, où les publicités des sociétés de fonds vantent la performance élevée de certains fonds bien spécifiques et « en achètent généralement des parts après la hausse impressionnante d’une certaine catégorie d’actifs »…

« Ces investisseurs paient un prix élevé et sont déçus lorsque les rendements remarquables qu’ils attendaient ne se réalisent pas. Ayant perdu leurs illusions, ils finissent par vendre leurs parts lorsque les prix sont bas », explique Gail Bebee.

Quand le marché dégringole Quand les rendements baissent significativement, même ceux qui étaient confiants pendant une longue période, peuvent leurs billes du jeu. La dégringolade de 2008-2009 en témoigne. « Ces investisseurs, tout comme les exaltés de l’enrichissement rapide, se mettent à haïr les fonds. Un troisième groupe, les porteurs de parts mécontents qui s’accrochent malgré les maigres rendements, développe également de la rancune envers les fonds communs de placement », ajoute Mme Bebee.

Ces investisseurs sont subitement déçus, car les présumées promesses de gains faites à leur endroit sont brisées, même si aucune promesse n’a réellement été donnée…

Lire le prospectus simplifié La plupart des investisseurs ne lisent pas le prospectus simplifié lorsqu’ils achètent un fonds. Pourtant, ils y apprendraient en détail comment un fonds peut perdre de l’argent. En vérité, « un prospectus simplifié habituel n’est pas un document si simple que ça, et à l’heure actuelle, cet important document doit être fourni aux investisseurs seulement après qu’ils ont acquis des parts dans le fonds », explique Gail Bebee.

Même si une nouvelle réglementation annonce un document d’information beaucoup plus court fourni avant la vente, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Rien qui donne confiance aux investisseurs envers les fonds communs de placement.

Rendements réels décevants En plus des rendements médiocres enregistrés en achetant ses fonds au plus haut du marché et en les vendant au bas quand on est mort de peur, les rendements réels de nombreux fonds communs de placement contribuent également à la déception des investisseurs.

Au cours de la période de trois ans terminée au 31 janvier, près de 87 % des fonds activement gérés de la catégorie Actions canadiennes ont eu des rendements inférieurs à celui de l’Indice composé S&P/TSX, selon les données de Morningstar. Au cours des cinq dernières années, moins d’un fonds sur 10 dans cette catégorie a surclassé l’indice de référence du marché.

Frais de gestion élevés « Les rendements médiocres dans cette catégorie et dans d’autres sont dus, en partie, à des ratios des frais de gestion élevés », affirme Mme Bebee. Une étude réalisée en 2009 par Morningstar sur l’expérience des investisseurs avec les fonds communs (16 pays) a attribué une note d’échec aux fonds de placement canadiens dans le domaine des frais et des dépenses. L’industrie canadienne offre une grande panoplie de frais, alors il faut magasiner et chercher la meilleure valeur pour vos clients.