Français au travail : la Banque Nationale sur la sellette

24 novembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La publication d’un article du quotidien La Presse selon lequel l’anglais serait devenu « la principale langue de travail d’un grand nombre d’employés à la Banque Nationale » commence à susciter des réactions.

Mercredi après-midi, par voie de communiqué, le parti Québec solidaire a interpellé Louis Vachon, le grand patron de la Nationale.

« Même si je suis à moitié étonnée, je trouve scandaleux que les pratiques décrites dans l’article de La Presse se déroulent à l’intérieur d’une banque qui dit respecter la loi 101 et qui est la première banque des Québécois-es. Il est nécessaire que le président de la Banque Nationale fournisse non seulement des explications sur cette situation mais qu’il y apporte également des correctifs très sérieux », a déclaré Françoise David, présidente et porte-parole de Québec solidaire.

« Il est inacceptable d’apprendre qu’un premier vice-président de la Banque Nationale, unilingue anglophone de surcroît, exige que les communications de son département se fassent en anglais et que des employés-es seraient écartés-es s’ils ne maîtrisent pas cette langue. Au Québec, la langue de travail doit demeurer le français quel que soit le secteur d’activité et quelle que soit l’entreprise », a précisé Françoise David.

Plus tôt en journée, la Banque Nationale avait tenté de calmer le jeu en affirmant, elle aussi dans un communiqué, qu’elle appliquait « au mieux, et de son propre chef », les dispositions de la Charte de la langue française sur la langue de travail, malgré le fait qu’elle n’y était pas tenue, à l’exception de ses entités sous juridiction provinciale.

« Nous n’avons pas la prétention de réussir parfaitement, mais nous ne ménageons aucun effort pour y parvenir », a précisé la plus importante banque québécoise. Toutefois, elle a fait remarquer que les institutions financières évoluent dans un univers mondialisé où, en ce qui a trait particulièrement aux marchés financiers et à la technologie, la langue d’usage est surtout l’anglais. « Il s’agit d’une réalité d’affaires incontournable dans la mesure où nous cherchons à accroître notre présence dans d’autres marchés, au pays ou à l’étranger », a souligné la Banque Nationale.

À Québec, le député de La Prairie François Rebello a interpellé vivement la ministre responsable de la Charte de la langue française Christine Saint-Pierre à ce sujet, selon Argent.

Samedi dernier, La Presse rapportait que le premier vice-président des TI depuis 2007, John B. Cieslak, ne parlait pas français. Selon le quotidien, toutes les communications doivent s’y faire en anglais et « ceux qui ne maîtrisent pas cette langue sont écartés ». La Banque Nationale a réfuté ces informations.