Fusions et acquisitions : du jamais vu au Canada

18 mai 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(18-05-2007)Depuis le début de 2007, les opérations de fusions et acquisitions ont presque doublé comparativement à l’an dernier, indique un rapport de Marchés mondiaux CIBC.

Jusqu’ici en 2007, la valeur des fusions et acquisitions canadiennes est supérieure à 175 milliards de dollars. Pour le seul mois de mai, la valeur des opérations annoncées atteint 82 milliards. C’est d’autant plus extraordinaire qu’en 2006, les fusions et acquisitions avaient déjà bondi de 80 %. Au niveau mondial, la valeur des fusions et acquisitions est en hausse de 60 % sur l’an dernier et « atteint la somme astronomique » de 2000 milliards de dollars.

Les investisseurs assistent à la plus grande vague de fusions de l’histoire, analyse Marchés mondiaux CIBC. « Le résultat est l’émergence de mastodontes mondiaux dont la capitalisation rivalise avec le PIB de nombreux pays. »

La faiblesse des taux d’intérêt, un ample flux monétaire et la vigueur du prix des produits de base sont le réacteur de cette déferlante. La participation de plus en plus active d’intervenants bien financés, comme les firmes privées spécialisées dans le rachat, les régimes de retraite et des financiers des marchés émergents font également gonfler les volumes mis en jeu.

La banque d’investissement note que, contrairement au cycle précédent, les transactions cette fois-ci sont réglées au comptant. « Les espèces à la disposition des sociétés inscrites à la Bourse de Toronto sont près de 20 % plus importantes aujourd’hui qu’il y a un an, grâce en partie aux faramineuses entrées de trésorerie dans le secteur des ressources », précise-t-elle.

De nombreux observateurs soulèvent des inquiétudes quant au pillage des joyaux canadiens, comme la disparition récente de titres longtemps présents à la Bourse de Toronto dans le secteur des mines, par exemple. Or, Marchés mondiaux CIBC fait remarquer que le Canada « a été un acquéreur net au cours des cinq dernières années ». En effet, les sociétés canadiennes ont mis la main sur 20 entreprises étrangères de plus que le nombre de sociétés canadiennes acquises par des intérêts étrangers pendant cette même période. En outre, la valeur des acquisitions à l’étranger est supérieure d’environ 20 milliards de dollars à la valeur des sociétés canadiennes achetées par des étrangers.

Fait à noter, l’Europe a ravi dernièrement aux États-Unis le titre de plus important acquéreur mondial. Des sociétés de marchés émergents, comme le Brésil, la Russie et l’Inde, participent de plus en plus à cette vague. « Les acquisitions effectuées par des sociétés de marchés émergents, d’une valeur de 35 milliards de dollars l’an dernier, ont été de trois à quatre fois plus importantes sur le marché canadien, toutes proportions gardées, que sur le marché américain », constate Marchés mondiaux CIBC.

Cette effervescence fait le bonheur des détenteurs de titres canadiens. Au cours des 12 derniers mois, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a connu une « hausse stupéfiante » de 44 %. Au rythme où vont les choses, le S&P/TSX devrait atteindre les 15 000 points d’ici la fin de l’année, estime Marchés Mondiaux CIBC.