Gestionnaire en direct – Soignez votre liquidité (EN FRANÇAIS)

Par La rédaction | 2 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les marchés obligataires sont moins liquides que jamais, ce qui change l’approche stratégique des investisseurs, explique Pablo Martinez, gestionnaire de portefeuille pour Gestion d’actifs CIBC.

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« Historiquement, les obligations étaient perçues comme extrêmement liquides; il était facile de retirer ses billes à tout moment avec des coûts de transaction peu élevés. Mais depuis la crise financière, ce n’est plus le cas », explique Pablo Martinez.

Même si chaque période d’incertitude crée naturellement une baisse de la liquidité, celle que l’on observe depuis 2008 est très marquée, selon l’expert, qui cite deux raisons majeures :

« D’abord, il y a la réglementation. La crise a mis en évidence les faiblesses de certaines institutions financières, et les gouvernements ont forcé celles-ci à solidifier leurs bilans, notamment en limitant les risques dans leurs opérations de teneurs de marché (bookmaking) », dit Pablo Martinez.

« En effet, les obligations ne sont pas cotées comme les actions; elles se négocient de gré à gré entre les investisseurs et les teneurs de marché, sans intermédiaire. Si on diminue le capital du teneur de marché, alors il a moins de marge de manœuvre pour donner de la liquidité au marché. »

« L’autre raison, c’est l’importance croissante des investisseurs institutionnels. On a noté une forte augmentation de la popularité des fonds communs, une consolidation du marché par fusions et acquisitions, et une concentration des actifs entre un plus petit nombre de participants. Aussitôt que l’un d’entre eux apporte un changement à son portefeuille, cela se traduit par de gros montants, qui sont difficiles à absorber par les marchés en période d’incertitude », poursuit M. Martinez.

Dans ces conditions, les investisseurs individuels doivent plus que jamais prendre en compte des questions de liquidités. En cas d’événement inattendu, l’incertitude peut augmenter et, avec elle, les coûts de transaction.

« Les teneurs de livres élargissent l’écart entre le prix de vente et le prix d’achat pour se donner une marge de manœuvre. Cela peut se dégrader jusqu’au point où il est impossible de liquider ses obligations. C’est très rare, mais ça arrive, comme on l’a vu en 2008 », dit l’expert.

Selon lui, les investisseurs obligataires doivent pondérer leur portefeuille selon leurs besoins de liquidités à court ou moyen terme. S’ils sont importants, alors mieux vaut une surpondération d’obligations gouvernementales, plus facile à liquéfier. Sinon, on peut explorer davantage les titres de sociétés, qui ont un potentiel de rendement supérieur.

La rédaction