Gestionnaires en direct – Bienvenue dans l’ère des taux négatifs (EN FRANÇAIS)

Par La rédaction | 14 avril 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

Le dernier trimestre a vu apparaître une étrange bête sur les marchés obligataires : les taux de rendement négatifs. Il y a lieu de se demander si leurs conséquences stimuleront l’économie ou, au contraire, auront des effets pervers, note Luc de la Durantaye, directeur gestionnaire, répartition de l’actif et gestion des devises à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquer ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct.

« Pendant que la Banque du Canada et la Fed conservent des taux directeurs positifs, certaines banques centrales européennes ont adopté des taux négatifs. C’est le cas de la Banque centrale européenne, de la Banque nationale suisse, et de la Banque de Suède », observe Luc de la Durantaye.

Après que ces institutions eurent fixé leurs taux entre -0,20 % et -0,75 %, certaines obligations gouvernementales en ont immédiatement subi les conséquences. En Allemagne et en Suisse, les titres souverains de 5, 6 ou 7 ans offrent maintenant des rendements négatifs.

« Il se peut que dans les prochains mois, les investisseurs européens sortent de ces marchés et placent leur argent en Amérique du Nord, où les rendements des obligations gouvernementales sur 10 ans sont entre 1,4 % et 1,9 %, ce qui est nettement supérieur à l’Europe. Au bout du compte, il est possible que l’environnement européen soutienne indirectement l’économie nord-américaine », dit Luc de la Durantaye.

Les taux négatifs génèrent certains risques, signale l’expert. D’abord, ils retirent aux banques centrales leur marge de manœuvre autour des taux d’intérêt.

« Il y a une limite à partir de laquelle les investisseurs sortent leur argent des banques. Si celles-ci leur demandent de payer pour garder leurs actifs, ils vont garder littéralement leur argent chez eux », dit M. de la Durantaye.

« En outre, les gens risquent d’économiser davantage plutôt que de consommer, surtout les personnes âgées. Ça pourrait avoir un effet contraire à la stimulation économique recherchée. Il faudra être vigilant dans les prochains mois car les banques centrales ont de moins en moins de munitions pour soutenir l’économie mondiale. »

La rédaction