Gestionnaires en direct – « Crise de crédibilité » pour la Chine

Par La rédaction | 28 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Style: « Neutral »

Locomotive des marchés émergents, la Chine a déçu les investisseurs par son incapacité à maîtriser les soubresauts de ses marchés. Mais ses plus gros défis sont encore à venir, analyse Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la CIBC.

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« Ce n’est que récemment que les gens ont réalisé que les marchés émergents ralentissent, alors que c’est le cas depuis plus de cinq ans. La Chine semble d’ailleurs afficher une croissance de 4% plutôt que les 7% annoncés par son gouvernement, si on se fie à ses données de consommation d’énergie et d’expéditions de marchandises. Tout cela n’a rien de nouveau, et pourtant, les investisseurs n’étaient pas nerveux jusqu’à récemment », explique Benjamin Tal.

La raison de cet optimisme aveugle ? Un problème de perception des autorités chinoises. En effet, celles-ci semblaient dotées d’une grande puissance monétaire, fiscale et politique, jusqu’à ce qu’elles échouent dans leur tentative de redresser les marchés financiers l’été dernier, avance l’économiste.

« Finalement, on réalise que le gouvernement chinois n’est pas aussi puissant qu’on le croyait. La crise que traverse actuellement la Chine n’en est pas une de données fondamentales, mais de crédibilité. Et son gouvernement va devoir travailler fort pour la regagner », dit Benjamin Tal.

Les véritables problèmes sont à venir, pense-t-il.

« À long terme, la volatilité sera au rendez-vous car la Chine n’a pas encore fait face à ses plus grands défis. Quand le chômage va commencer à croître, on verra à quel point ils sont engagés à mener à bien leurs réformes économiques », prévoit M. Tal.

« C’est en cela qu’il faut distinguer la Chine des pays comme le Brésil ou la Russie, qui ont de véritables problèmes fondamentaux. En revanche, d’autres marchés émergents devraient bien s’en sortir, comme le Mexique, l’Inde ou l’Indonésie, en raison de leurs données et de leurs politiques économiques. »

La rédaction