Gestionnaires en direct – La baisse du huard finit par payer

Par La rédaction | 12 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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golden dollar coins in stacks

La dévaluation de notre devise porte enfin ses fruits économiques, et dans ce contexte, la Banque du Canada n’est pas près de rehausser ses taux directeurs, estime Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la CIBC.

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« Cela faisait un moment qu’on attendait une amélioration du côté des manufacturiers, et elle a commencé à se produire, avec des effets positifs sur les exportations, les expéditions de marchandises et le PIB du pays », dit Benjamin Tal.

Il y a actuellement deux économies au Canada, selon l’expert; celle de l’énergie et celle des manufacturiers.

« Tout le monde sait ce qui se passe dans l’énergie, et ce n’est qu’un début. Les investissements vont continuer à ralentir et les Albertains vont continuer de perdre des emplois. Ce n’est pas fini », constate M. Tal.

Pour les manufacturiers, en revanche, la chute des prix du pétrole est une bonne nouvelle puisqu’il entraîne celle de la devise.

« La théorie économique veut que la baisse du dollar propulse nos exportations. Or cela ne s’est pas produit pendant plusieurs mois. Pour stimuler le phénomène, la Banque du Canada a réduit les taux directeurs de 0,50 %. Et finalement, on a vu des chiffres positifs émerger du secteur manufacturier », observe Benjamin Tal.

Raison principale de ce délai : une baisse importante des capacités de production pendant les « années sombres de la parité ».

« Les entreprises voulaient profiter de la devise, mais elles ne le pouvaient pas. Elles ont d’abord dû investir pour accroître leurs capacités », avance l’expert.

D’autres forces étaient en cause, comme le ralentissement économique mondial, les problèmes géopolitiques, le ralentissement de la Chine, et la correction des marchés boursiers. Mais la situation s’est améliorée, dit Benjamin Tal.

« La Banque du Canada a la même stratégie depuis 18 mois, soit de retenir le huard à un niveau faible pour stimuler les exportations. Il n’y a aucune autre raison qui aurait justifié de réduire les taux directeurs. Maintenant qu’elle a obtenu l’effet voulu, elle ne risque pas de toucher aux taux d’ici au moins 2017. »

La rédaction