Gestionnaires en direct – Méfiez-vous de la notation des titres à haut rendement

Par La rédaction | 8 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Il ne faut pas toujours se fier à la notation officielle accordée aux obligations par les agences comme Moody’s, Standard & Poor’s ou Fitch, prévient Andrew Zimcik, spécialiste de produit chez Connor, Clark et Lunn à Toronto.

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« Dans le marché du haut rendement, nous ne faisons pas attention aux notations émises par les agences. Sinon, nous risquons d’acheter des obligations BB avec des problèmes dignes d’une CCC », dit Andrew Zimcik.

Selon l’expert, les agences de notation tirent souvent à côté de la cible pour deux raisons.

D’abord, elles sont en retard sur les marchés, qui reflètent les variations de qualité du crédit d’un titre plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant que la notation officielle soit ajustée. « Ça vous laisse le temps de gagner ou de perdre beaucoup d’argent! », dit-il.

Ensuite, les agences accordent leurs notations de façon cyclique. « Il peut s’écouler une longue période de temps pendant laquelle la qualité du crédit d’un titre est bien pire ou bien meilleure que sa notation », poursuit Andrew Zimcik.

Conclusion : mieux vaut faire ses devoirs par soi-même, dit-il. L’évaluation porte généralement sur l’endettement, le niveau de liquidités, et la résilience des revenus de l’entreprise.

« Un bon exemple de désaccord avec les agences de notation est l’obligation de Yellow Media, qui produit les annuaires Pages Jaunes. L’entreprise a connu une restructuration, qui n’était pas surprenante étant donné le déclin de l’utilisation des annuaires imprimés. Pourtant, en 2012, ses obligations avaient la notation B, malgré un fort endettement et de sérieux problèmes de liquidités en apparence insolubles. Au bout du compte, elles ont été abaissées à CCC. Si nous avions acheté les titres et attendu, ceux-ci auraient perdu près de la moitié de leur valeur! », explique M. Zimcik.

« Bien sûr, le principe marche aussi à l’opposé : certaines des obligations les plus performantes que nous détenons ont une qualité de crédit supérieure à leur notation. C’est celles-là que nous recherchons en priorité. »

La rédaction