Gestionnaires en direct – Pays émergents en 2016 : les gagnants et les perdants

Par La rédaction | 7 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les pays émergents vont se diviser en deux camps cette année : ceux qui dépendent fortement du dollar américain, et ceux qui conservent une certaine indépendance. En outre, il faudra surveiller la situation politique dans certaines régions, explique Michael Reynal, gestionnaire de portefeuille à RS Investments (San Francisco).

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« Le dollar américain va rester fort par rapport à l’euro et autres. Cela va diviser les pays émergents entre ceux qui se concentrent sur l’exportation de produits de base, et ceux qui n’en font pas leur priorité », dit Michael Reynal.

Les premiers verront non seulement leurs devises s’affaiblir, mais aussi leur position dans les termes d’échange. Les comptes courrants seront mis à mal, sur fond d’inflation et de hausse des taux d’intérêt. Les autres comme l’Inde, le Mexique ou la Chine, qui sont « moins dépendants du commerce international et des exportations de produits de base », subiront moins de pression sur les comptes courants et moins d’inflation, avec des taux d’intérêt stables.

« Cela fera une différence dans un environnement où la croissance devrait rester moyenne, de 4,5 % à 5 % dans les pays émergents. La Chine notamment devrait poursuivre son ralentissement, ce qui se traduira par de faibles performances sur les marchés financiers », dit Michael Reynal.

Si les perspectives de croissance sont somme toute modestes, en comparaison avec les dernières années, cela est dû tant à la force du dollar américain qu’au ralentissement global des échanges commerciaux, selon l’expert.

« Le phénomène s’observe partout depuis quelques années, que ce soit entre les pays émergents, entre les pays développés, ou entre les deux. Cela se produit aux États-Unis, au Japon, en Europe, en Amérique latine, partout. La tendance se renverse après deux décennies de croissance des échanges, et cela va se poursuivre en 2016 », poursuit Michael Reynal.

L’expert entrevoit une croissance dans les produits de consommation (courante ou discrétionnaire), les soins de santé, et certains secteurs industriels. Mais l’économie mondiale reste soumise à une inconnue : la situation politique.

« Les défis politiques se sont accrus au Brésil. Les pays du Golfe sont plongés dans les troubles. La Chine est devenue plus stable car le président Xi Jinping a resserré les rênes du pouvoir; même chose pour le premier ministre Narendra Modi en Inde. Quant à la Russie, le président Vladimir Poutine demeure très fort mais les pressions s’accentuent en faveur d’un changement régime, et cela pourrait peser dans la balance en 2016. »

La rédaction