Gestionnaires en direct – Quand l’assouplissement s’assouplit

3 juillet 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Fin juin, la Fed a annoncé un retrait progressif de sa politique d’assouplissement quantitatif, qui consiste à injecter des fonds en masse dans le marché obligataire. Voici quelques explications sur cette décision importante avec Patrick O’Toole, vice-président, titres à revenu fixe mondiaux chez Gestion globale d’actifs CIBC.

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« [Le patron de la Fed] Ben Bernanke souhaite préparer le marché à un nouvel environnement. Si tout se passe comme prévu, il réduira ses achats mensuels d’obligations, qui représentent 85 milliards aujourd’hui, dans le but d’y mettre fin d’ici la mi-2014. Ça, c’est si l’économie va bien. Mais c’est un gros « si ». »

En effet, les prévisions de la Fed tendent à être plus optimistes que la moyenne, rappelle Patrick O’Toole, et l’assouplissement quantatif pourrait donc être appelé à continuer plus longtemps au besoin. Mais ses objectifs initiaux ont-ils été atteints?

« Le but était de remettre à flot les marchés hypothécaire et immobilier, et de convaincre les investisseurs qu’il était sécuritaire d’explorer des actifs plus risqués. La Fed a essayé de retenir au plus bas les taux d’intérêt à long terme, pour attirer les investisseurs sur le marché des actions. En stimulant une reprise virtuelle, on espérait redonner confiance aux entreprises pour qu’elles créent de nouveaux emplois et de nouveaux consommateurs. »

Mais la reprise s’est arrêtée à Wall Street, selon M. O’Toole.

« La reprise des marchés n’a pas vraiment eu de conséquences sur l’économie. En ce sens, l’assouplissement quantitatif n’a pas eu tous les effets voulus. En le retirant, la Fed espère ramener le marché à la normale, soit un environnement dominé par les données fondamentales, et non par les politiques des banques centrales. »

Après l’annonce de Ben Bernanke, les rendements obligataires ont augmenté et le marché des actions a légèrement ralenti. Mais selon l’expert, ce n’est qu’une question d’ajustement.

« Les détenteurs d’obligations se préparent à la nouvelle réalité. La Fed avait accéléré sa politique pour prévenir un ralentissement économique après le « précipice fiscal » de cet hiver. Maintenant, ils lèvent le pied. Mais ils n’ont pas encore appuyé sur les freins. »