Gestionnaires en direct – Rendements négatifs : la sûreté n’est plus où elle était

Par La rédaction | 14 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les obligations gouvernementales à rendement négatif comptent pour un tiers des titres européens, et un quart mondialement, pour un total de 6 billions (ou trillions anglais), constate Patrick O’Toole, vice-président, titres à revenus fixes mondiaux à Gestion d’actifs CIBC.

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« Certaines banques centrales ont établi des rendements négatifs pour inciter les banques à prêter. Ils les font payer pour détenir leurs obligations, dans l’espoir qu’elles vont les vendre, utiliser l’argent pour offrir des prêts, et stimuler ainsi l’économie », dit Patrick O’Toole.

Résultat : les rendements des titres souverains ont chuté et leur écart avec les obligations de sociétés s’est élargi.

« C’est vrai aussi au Canada même si on n’a pas encore de rendements négatifs. Une obligation de cinq ans offre environ 0,75 % et les titres les plus sûrs en dehors de cela sont les billets de dépôt des banques, qui donnent environ 2 %. C’est presque le triple », dit l’expert.

Les obligations de société s’imposent donc pour qui cherche le rendement. Or plusieurs titres de catégorie investissement, émis par des entreprises de haute qualité, sont disponibles sur le marché.

« Hormis la crise financière de 2008-2009, les écarts sont à un sommet. Les obligations de sociétés n’ont pas offert de telles aubaines plus de 5 % du temps depuis les 35 dernières années. En outre, les bilans des entreprises sont généralement sûrs au Canada, de même que leur couverture des intérêts, c’est-à-dire leur capacité à générer des revenus pour payer les intérêts. Mais ça ne veut pas dire qu’il faut se précipiter pour acheter à l’aveuglette. Il faut analyser les perspectives économiques et la santé de l’entreprise », explique Patrick O’Toole.

Ses recommandations : éviter l’énergie et les matières premières, et privilégier les télécommunications, les fonds de placement immobiliers (FPI) et les infrastructures de transport. Dans ces trois secteurs, Patrick O’Toole cite BCE, Choice Properties, et les obligations liées à des projets en partenariat public-privé (PPP).

« Le haut rendement est aussi attrayant, avec des écarts très importants. Les télécommunications se distinguent aussi dans cette catégorie, par exemple les Américains T-Mobile (5,5 % de rendement) et Sprint (10 %). Que ce soit dans la catégorie investissement ou dans le haut rendement, les titres vont faire largement mieux que les obligations gouvernementales.»

La rédaction