Hausse des taux : les conséquences pour vos clients

2 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La hausse d’un quart de point de la Banque du Canada aura plusieurs conséquences financières pour vos clients. Rudy Luukko de Morningstar vous résume les impacts sur les épargnants et les emprunteurs de cette première hausse depuis 13 mois du taux de financement à un jour.

Tout d’abord, les investisseurs peuvent compter sur des rendements un peu plus élevés sur leurs dépôts au comptant. Les emprunteurs, eux, doivent s’attendre à payer un peu plus cher pour leurs nouvelles créances, ainsi que celles qui sont à taux variables.

Rendements à court terme toujours très bas Le secteur bancaire a rapidement réagi à la hausse du taux annoncée le 1er juin. Au début de l’après-midi, la plupart des banques ont annoncé qu’elles portaient leur taux préférentiel à 2,5 %, soit un quart de point de plus, en vigueur dès le 2 juin.

Cette augmentation du taux de financement à un jour est tout de même modeste en termes absolus. Ainsi, les rendements sur les dépôts d’espèces à court terme ne seront pas très loin de leurs niveaux les plus bas au cours de la dernière décennie, rappelle M. Luukko.

Les rendements des fonds de marché monétaire devraient se maintenir entre un niveau très bas et nul, puisque l’an dernier les sociétés de fonds communs de placement ont renoncé à une partie des frais de gestion qui leur revenaient pour empêcher les rendements de se retrouver dans le rouge, ajoute-t-il.

Pendant les 12 mois qui se sont terminés le 30 avril, l’indice Morningstar Fonds du marché monétaire a obtenu un rendement de 0,2 %, et le rendement médian de la catégorie n’a été que de 0,1 %.

Une autre hausse le 20 juillet ? Avant le début de la crise financière, il y a presque deux ans, le taux de financement au Canada était de 3 %. La succession de baisses aura permis de stimuler l’économie avec succès, mais la relance qui s’amorce ne justifie plus des taux à 0,25 %, explique M. Luukko. La Banque du Canada en doublant son taux de financement à 0,5 % rappelle qu’une telle stimulation monétaire n’est plus justifiée. Il s’agit maintenant de « rétablir le fonctionnement normal du marché à un jour ».

En mettant fin au gel de son taux, la banque a cité le solide taux de croissance économique de 6,1 % au Canada pendant le premier trimestre, avec à sa tête les dépenses du logement et des biens de consommation. Quant à la tendance de l’inflation (Indice des prix à la consommation), elle correspond aux projections du mois d’avril de la banque. « La perspective inflationniste reflète les influences combinées d’une forte demande canadienne, d’un ralentissement de la croissance des salaires et d’une offre excédentaire générale. »

Selon M Lukko, étant donné l’incertitude importante liée aux perspectives économiques, on ne peut prévoir avec certitude si notre banque centrale augmentera à nouveau ce taux le mois prochain (prochaine annonce le 20 juillet).

Reprise mondiale inégale La reprise mondiale est très inégale entre les pays, note la Banque du Canada. Ainsi, les pays émergents connaissent présentement un essor économique important, alors qu’aux États-Unis, au Japon et dans les autres économies industrialisées on voit « une certaine consolidation ». Dans le cas de l’Europe, la faiblesse pourrait s’accentuer en raison des coûts d’emprunt plus élevés.

Selon la banque centrale, jusqu’à maintenant, les événements européens n’ont pas eu de répercussions au Canada et ont été limités à une légère baisse des prix des matières premières et à un certain resserrement des conditions financières.