Il y a encore trop peu de femmes à des postes de direction

Par La rédaction | 30 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Plus de 700 entreprises inscrites en Bourse à Toronto ont fait l’objet d’une enquête sur la place des femmes au sein de leur conseil d’administration et de leur haute direction, ont révélé lundi les autorités en valeurs mobilières de plusieurs provinces et territoires, dont le Québec.

La conclusion de cette étude est que leur nombre varie en fonction de l’industrie et de la taille de la compagnie. Ainsi, environ 60 % des sociétés du TSX ayant plus de deux milliards de dollars de capitalisation boursière ont indiqué avoir au minimum deux femmes à leur CA. En outre, 59 % des membres de ce même groupe ont affirmé qu’au moins deux employées occupaient des postes de direction.

MINIÈRES ET PÉTROLIÈRES À LA TRAÎNE

Par ailleurs, on ne comptait aucune présence féminine dans 62 % des sociétés inscrites en Bourse avec une capitalisation de moins d’un milliard de dollars, tandis que 48 % n’avaient aucune femme cadre.

Ce sont les secteurs des services et du détail qui détenaient le plus grand nombre de professionnelles dans leurs conseils, puisque 57 % des compagnies de services et 43 % des détaillants en avaient au moins deux à des postes de direction.

À l’opposé, 60 % des sociétés cotées à Toronto dans les secteurs minier, pétrolier et gazier ou encore technologique ont reconnu n’avoir aucune femme dans leurs conseils d’administration, ni aucune exerçant des fonctions de cadre.

« SE CONFORMER OU S’EXPLIQUER »

L’enquête publiée lundi faisait suite à l’adoption, à la fin de 2014, de nouvelles règles par les autorités en valeurs mobilières du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, du Nunavut, de l’Ontario, du Québec, de la Saskatchewan, de Terre-Neuve-et-Labrador, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon.

Aux termes de ces règles, les entreprises cotées en Bourse sont désormais tenues de dévoiler chaque année le nombre d’employées cadres et au sein des CA. Elles doivent également se fixer des objectifs en matière de représentation féminine dans la direction et dévoiler leurs politiques d’embauche et de nomination dans ce domaine.

Les modifications au règlement suivent le principe « se conformer ou s’expliquer », c’est-à-dire qu’elles obligent les entreprises concernées à expliquer pourquoi elles n’ont pas atteint leurs objectifs de « féminisation » de leur structure, du moins lorsqu’elles en ont un.

DIVERSITÉ DU CA = MEILLEURES PERFORMANCES

Directrice des partenariats d’entreprises de la firme de placements NEI Investments, Michelle de Cordova se dit d’ailleurs surprise du nombre de sociétés qui avouent ne pas s’être fixé d’objectifs de diversité parce qu’elles nomment leurs dirigeants en fonction du « mérite », rapporte La Presse canadienne.

Pourtant, souligne-t-elle, « il y a beaucoup de recherches qui démontrent la corrélation entre la diversité au sein des conseils et la performance des compagnies ».

« Avec cet argument, poursuit Michelle de Cordova, nous dirions respectueusement que les entreprises qui invoquent l’argument méritocratique ne comprennent pas. S’il y a un lien entre une plus grande diversité et une meilleure performance corporative, un actionnaire devrait vouloir qu’il y ait une plus grande diversité. »

Au total, près de la moitié des quelque 722 sociétés qui ont participé à l’enquête avaient au moins une femme au sein de leur CA, alors que 60 % en comptaient au moins une à la direction. Environ 15 % d’entre elles ont précisé avoir ajouté au moins une femme à leur conseil cette année.

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