Immobilier : les prix restent stables au Québec

Par Rémi Maillard | 29 mai 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Immobilier : portrait de l’accès à la propriété au Québec

Le prix moyen des propriétés va continuer de stagner au Québec, selon une étude économique de Desjardins publiée hier. En effet, le nombre de maisons et de copropriétés à vendre augmente assez rapidement, tandis qu’il y a moins d’acheteurs.

Résultat, les délais de vente s’allongent et les vendeurs doivent souvent faire des compromis pour se départir de leur résidence.

Par ailleurs, bien que le marché demeure globalement équilibré, celui des copropriétés est « nettement en surplus » dans les principales agglomérations de la province. Cette situation prévaudra tout au long de l’année, mais une amélioration est attendue en 2015, prévoit le Mouvement.

La raison? La conjoncture économique devrait être plus favorable, ce qui stimulera la création d’emplois et viendra soutenir davantage la demande de propriétés. Le nombre de transactions devrait ainsi augmenter d’environ 5 % l’an prochain, soit la première véritable hausse depuis 2010.

Le marché locatif a le vent en poupe

Le prix moyen des résidences devrait croître d’environ 2 % en 2015 après s’être stabilisé cette année.

Enfin, le niveau de construction sera similaire à celui de 2013 et il faudra patienter jusqu’à l’an prochain avant d’assister à une véritable reprise.

Desjardins note également que l’accès à la propriété est plus difficile pour beaucoup de jeunes ménages depuis qu’Ottawa a resserré les règles relatives aux nouveaux prêts hypothécaires en réduisant l’amortissement maximal de 30 à 25 ans.

Le principal effet de cette mesure a été de retarder l’acquisition d’une première résidence, ce qui a incité plusieurs acheteurs potentiels à louer un logement le temps d’économiser assez d’argent pour pouvoir devenir propriétaires.

Le marché locatif en ressort gagnant : la demande est à la hausse et environ 3 % des appartements de la province sont inoccupés.

Le taux de propriété a atteint son pic

Le taux de propriété (61,2 % au Québec, contre 71,4 % en Ontario) a donc probablement atteint un sommet lors du dernier recensement de Statistique Canada en 2011, estime Desjardins. En effet, une part croissante de la population a accédé à la propriété pendant les années 2000, notamment à cause de la faiblesse des taux d’intérêt.

Cette tendance a touché l’ensemble des régions métropolitaines de la province. Toutefois, le taux de propriété reste plus faible à Montréal en raison de l’importance du parc locatif et de la lente progression des loyers dans la métropole.

Difficile d’être propriétaire au Canada

Il est de plus en plus difficile pour les familles de posséder une propriété au pays, et l’accessibilité devrait encore diminuer au cours des prochaines années, révèle une étude de la Banque Royale citée par La Presse canadienne.

Alors que les prix des propriétés continuaient d’augmenter, la mesure d’accessibilité de RBC s’est détériorée au cours des trois premiers mois de 2014, ce qui constitue sa troisième baisse sur les quatre derniers trimestres.

Le recul a été particulièrement marqué dans les marchés habituellement « chauds » de Toronto, Calgary et Vancouver.

Selon Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef de l’institution, il pourrait être encore plus difficile pour les ménages canadiens de suivre le rythme de la hausse des prix des propriétés.

À moyen terme, la normalisation de la politique monétaire entraînera des hausses des taux d’intérêt qui pourraient être trop importantes pour être compensées par d’autres facteurs de l’accessibilité, redoute RBC.

Au Québec, le niveau d’accessibilité est resté relativement stable : en moyenne, une famille québécoise doit consacrer 34,5 % de son revenu brut pour payer les coûts de sa maison, et 26,6 % pour ceux d’une copropriété.

La mesure d’accessibilité à la propriété exprime la part du revenu avant impôts qu’un ménage doit consacrer au paiement des coûts de propriété d’une résidence, incluant les versements hypothécaires, les factures de services publics et l’impôt foncier.

À lire : Taux d’intérêt : des hausses moins élevées que prévu?

Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.