Inde : 100 employés de banque suspendus

Par La rédaction | 19 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une centaine d’employés de banque en Inde ont été suspendus, soupçonnés d’avoir détourné de l’argent durant la période de démonétisation des billets.

Pour lutter contre la corruption, le gouvernement indien a procédé le 8 novembre à la démonétisation des grosses coupures, à savoir les billets de 500 et de 1 000 roupies. Le processus, enclenché dès le lendemain de l’annonce, a obligé chaque possesseur d’anciens billets de 500 et 1 000 roupies à aller les échanger contre de nouvelles coupures. Cela représentait, au 28 octobre 2016, 17 700 milliards de roupies (346 milliards de dollars canadiens), soit 86 % de la masse monétaire fiduciaire du pays.

Le journal India Times rapporte qu’une centaine d’employés de banque auraient profité de la situation pour s’adonner à de la fraude. Ils ont été suspendus de leur poste en attendant la fin de l’enquête.

PLUSIEURS TYPES DE FRAUDES

Certains d’entre eux auraient en effet ouvert des comptes sans répondre aux exigences des normes KYC (know your customer), normes mises en place à l’échelle internationale pour lutter contre le blanchiment d’argent. De l’argent comptant (en anciennes coupures) aurait été déposé dans ces comptes et des chèques de banque auraient été émis. Les accusés auraient ensuite fermé les comptes le lendemain, pour récupérer les sommes en nouvelle monnaie.

Autre méthode frauduleuse, avec l’appui cette fois de la direction des banques, l’utilisation des comptes d’attente. C’est par ces derniers que transitent les dépôts et les retraits avant d’être classés.

« L’argent démonétisé a été placé dans ces comptes d’attente avant d’être transféré dans divers comptes personnels », indique un enquêteur indien. D’autres employés auraient également pu frauder par le biais de saisies hypothécaires ou de dépôts à terme antidatés.

Pour pallier les fraudes, le gouvernement a abaissé le montant échangeable quotidiennement. Le 25 novembre, celui-ci est passé de 4 500 roupies à 2 000.

APPLICATION MOBILE

Quoi qu’il en soit, cette démonétisation a provoqué une véritable débâcle dans une société dont le commerce est essentiellement basé sur l’argent comptant, rapporte Le siècle digital.

Afin d’y remédier, mais aussi lutter contre l’économie informelle, le gouvernement a mis au point une application mobile, Aadhaar Payment, permettant de régler ses achats grâce à ses empreintes digitales.

Le hic? Actuellement, seul un Indien sur six est équipé d’un téléphone intelligent… Cela fait plus de 200 millions de personnes certes, mais ce nouveau mode de paiement oblige le commerçant à en avoir un lui-même, et à disposer d’une bonne connexion Internet.

Or, l’Inde d’aujourd’hui, c’est seulement 35 % de taux de pénétration Internet, rappelle Le siècle digital. Trop peu pour que le service soit optimal… d’autant qu’après avoir téléchargé l’application, il faut aussi acheter un terminal biométrique qui coûte 2 000 roupies (40 $), cher pour un pays où le salaire minimum est de 150 roupies (3 $) par jour et le salaire moyen de 57 dollars par mois…

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