2017, l’année des actions?

Par La rédaction | 5 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Et dire que certains craignaient que l’élection de Donald Trump ne fasse sombrer les marchés. Les rendements des actions américaines et canadiennes ont plutôt été stimulées par l’élection américaine en novembre, selon Morningstar Research.

Au cours de ce mois, vingt des 44 indices de fonds suivis par Morningstar Canada ont augmenté, notamment tous ceux qui pistent les catégories d’actions canadiennes ou américaines. À l’inverse, le rendement n’a pas été au rendez-vous pour les fonds à revenu fixe, peut-on lire dans le rapport.

Les deux catégories de fonds les plus performantes ont été les Actions américaines et Actions de PME américaines, dont les indices ont respectivement augmenté de 3,9 % et 5,1 %. Après une chute de 2 % tout juste avant l’élection américaine du 8 novembre, l’indice S&P 500 a rebondi pour atteindre de nouveaux records à la fin du mois, produisant un rendement total de 3,7 %. Comme quoi l’ajustement a été rapide et l’onde de choc, plutôt courte.

BONS RENDEMENTS CANADIENS

Bonne nouvelle aussi de ce côté-ci de la frontière. Les cinq catégories d’actions canadiennes ont montré un rendement positif en novembre. L’indice Morningstar Actions en majorité canadiennes, dont les fonds sous-jacents détiennent en moyenne 30 % de leurs actifs en actions américaines, s’est vu croître de 2,5 %. Tout juste derrière, on retrouve les Actions canadiennes de revenu (+2,4 %), les Actions de PME canadiennes et Actions de PME en majorité canadiennes (+2,3 %) et l’indice Morningstar Actions canadiennes (+2,2 %). L’indice composé S&P/TSX a progressé, lui aussi, de 2,2 %.

FINANCES ET ÉNERGIE AU RENDEZ-VOUS

En jetant un coup d’œil par secteur, on constate que les indices Actions des services financiers (+7 %) et Actions énergétiques (+6, 9 %) ont été les plus performants. Une croissance directement alimentée par l’élection de Donald Trump. Ce dernier a, en effet, promis d’instaurer des politiques favorables au secteur énergétique et de faire monter les taux d’intérêts, ce qui bénéficierait aux entreprises de services financiers.

CE N’EST PAS ROSE PARTOUT

Du côté des moins bonnes nouvelles, la hausse de la valeur du dollar canadien par rapport à plusieurs autres devises comme l’euro, le yen et le renminbi a plombé les indices des fonds misant sur des actifs outre-mer. Les indices Actions de la Grande Chine (-0,9 %), Actions européennes (-1,7 %) et Actions d’Asie-Pacifique (-2,5 %) ont tous baissé. L’Indice Morningstar Actions des marchés émergents a offert le pire résultat parmi les indices de fonds d’actions étrangères, avec une perte de 5,6 %.

Quant à la pire performance de toutes, c’est du côté de l’Indice Actions de métaux précieux qu’elle se trouve, avec une chute de 16,6 %. Le prix des contrats à terme aurifères est tombé de plus de 8 % en novembre, à mesure que les marchés mondiaux intégraient leurs attentes à la suite de l’élection américaine.

La glissade des fonds à revenu fixe s’est aussi poursuivie, alimentée par la perspective d’une hausse des taux. Les indices des fonds obligataires qui ont le plus casqué sont Revenu fixe canadien à long terme (-4,3%) et Revenu fixe indexé à l’inflation (-2 %). Les indices de fonds des catégories Revenu fixe canadien et Revenu fixe mondial ont chuté de 1,9 % et le seul indice obligataire dans le positif a été Prêts à taux variable (+0,3%).

MISER SUR LES ACTIONS AMÉRICAINES

À la lecture de ces chiffres, on comprend tout à fait les conseils de Christophe Donay, responsable de la recherche économique et de la répartition d’actifs à Pictet Wealth Management, la branche de gestion de fortune de la banque suisse Pictet.

Ce dernier soutient dans Les Echos qu’il est bel et bien révolu le temps où l’achat de titres de dette à long terme des pays les mieux notés rapportait argent et protection. Place aux actions! L’augmentation de l’inflation diminue l’attrait des obligations souveraines et pourrait même mener à un krach obligataire, prévient-il.

En revanche, les actions américaines et certains actions d’entreprises exportatrices européennes (sauf britanniques), devraient progresser en 2017, croit le gestionnaire. Si Donald Trump assouplit ses positions sur le protectionnisme et l’immigration et que le Congrès donne son aval aux grosses dépenses d’infrastructures prônées par le président désigné, ces actions en bénéficieront.

Toutefois, si l’inflation prend trop d’ampleur, justement à cause des programmes de dépenses publics et des baisses d’impôt, les marchés pourraient devenir plus rétifs. Et à ce moment-là, le bon vieux refuge de l’or pourrait s’avérer de nouveau fort utile, souligne Christophe Donay.

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