4 conseils à méditer pour investir dans les obligations

Par La rédaction | 14 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Photo : goodluz / 123RF

Il y plusieurs raisons de bouder les obligations, dont les faibles rendements, mais plusieurs investisseurs doivent tout de même se résoudre à ajouter du revenu fixe à leur portefeuille en approchant de la retraite. Comment bien les conseiller?

Christine Benz, directrice du service des finances personnelles à Morningstar, propose de se laisser guider par les réponses à quatre grandes questions.

OBLIGATIONS INDIVIDUELLES OU FONDS D’OBLIGATIONS?

Pour Christine Benz, les obligations individuelles permettent de faire coïncider facilement l’échéance de l’obligation et l’horizon de placement. En achetant une obligation à une société émettrice de qualité supérieure, l’investisseur reçoit des paiements de coupon et récupère son capital à l’échéance de l’obligation, sans égard à la fluctuation des taux. Cette option permet aussi de composer plus activement le portefeuille en choisissant la meilleure combinaison de sécurité et de rendement.

Toutefois, le conseiller devra ici faire un très bon travail, car cette approche exige de se plonger dans des recherches sur les caractéristiques fondamentales des obligations individuelles, afin d’évaluer le juste prix. Attention aussi aux frais de transactions, lesquels peuvent largement amputer les rendements des petits investisseurs. Ces derniers risquent aussi d’avoir de la difficulté à bien diversifier leur portefeuille, ce qui augmentera le risque.

Christine Benz suggère de se concentrer sur les obligations liquides et de très bonne qualité, et de s’assurer que l’investisseur comprenne parfaitement les coûts et les risques associés à ces placements.

Quant aux fonds communs, ils permettent d’obtenir facilement une grande diversification et une gestion professionnelle, en plus de diminuer les frais de transactions. Toutefois, cet avantage est grevé par les frais de gestion assez élevés. Un portefeuille de fonds obligataires devrait donc être composé de fonds de base à échéance moyenne et bien diversifiés.

FONDS INDICIELS OU À GESTION ACTIVE?

Les fonds indiciels donnent accès à une catégorie d’actifs à bas coût. Un avantage en raison de l’éventail de rendement limité des fonds d’obligation. Toutefois, les fonds indiciels manquent de souplesse. Ils ne peuvent, par exemple, se réfugier dans les liquidités lorsque les taux grimpent. Les frais font mal, soutient Mme Benz. Le fonds moyen de la catégorie Revenu fixe canadien a un ratio des frais de gestion de 1,15 %, alors que les obligations à durée moyenne ne paient que 2,8 %.

Les fonds actifs offrent un espoir de battre l’indice de référence. Toutefois, ils sont plus chers que les fonds indiciels. De plus, certains ont une marge de manœuvre réelle très limitée, réduisant les chances de battre les indices. Il y aussi toujours le risque que la stratégie du gestionnaire s’avère erronée.

DIVERSIFIER À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE?

On achète des obligations internationales d’abord et avant tout pour diversifier un portefeuille. Et puisque les marchés des obligations de sociétés à rendement élevés sont plus développés aux États-Unis, il faut aller y chercher une part du portefeuille d’obligations.

Toutefois, les fonds obligataires internationaux non couverts sont sensibles à la fluctuation des devises étrangères, ce qui les rend inappropriés pour les investisseurs à court et moyen termes. Leurs homologues couverts sont moins volatiles, mais coûtent plus cher en frais de gestion et de couverture. Il est essentiel de bien comprendre la stratégie du fonds, qu’il soit couvert ou non, ainsi que la place qu’il prend dans le portefeuille.

FAVORISER CERTAINES PARTIES DU MARCHÉ?

Pour améliorer les rendements et/ou réduire les risques, le conseiller peut suggérer de favoriser certaines parties du marché obligataire. Cela permet de profiter des dislocations à court terme du marché ou encore d’éviter des secteurs en difficulté. Sur le long terme, on peut aussi maintenir des penchants stratégiques pour améliorer le profil risque/rendement des portefeuilles. Le gros risque, évidemment, est de se tromper par rapport à la direction que prendra le marché. Un gestionnaire de fonds professionnel peut ici être d’un grand secours.

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