5 marchés qui cassent la baraque

Par Ronald McKenzie | 12 Décembre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture
Glass globe with North America and business papers

La fin de l’année arrivant à grands pas, le site CNN Money a dressé le bilan de cinq parquets boursiers qui ont produit des étincelles cette année. L’exotisme est au rendez-vous.

1. La Bourse de Caracas (Venezuela). Gain : 219 %. La poussée de cette Bourse est largement attribuable à la performance des banques vénézuéliennes, dont les actions ont explosé de plus de 200 %. Au début de l’année, le président Hugo Chavez a menacé de nationaliser le secteur bancaire, ce qui a effrayé les marchés. Mais lorsqu’il a fait machine arrière, les investisseurs se sont rués sur les titres bancaires.

2. La Bourse d’Égypte. Gain : 55 %. Le marché boursier égyptien s’est redressé de façon spectaculaire en 2012 après avoir fondu de plus de 50 % en 2011, dans la foulée du printemps arabe. C’est à partir de juin 2012 que les cours ont entrepris le gros de leur ascension, à la suite de l’élection de Mohamed Morsi à titre de président de l’Égypte. Toutefois, l’instabilité politique qui règne incite les investisseurs à la prudence. Au plan intérieur, on s’inquiète de l’imposition musclée d’une constitution islamiste fondée sur la charia. On s’interroge également sur le rôle que jouera le président Morsi dans les relations multilatérales de l’Égypte.

3. La Bourse d’Istanbul (Turquie). Gain : 43 %. La Turquie et la Grèce partagent une frontière commune, mais l’économie de la première n’a rien à voir avec celle de la seconde. Alors que les pays de la zone euro subissent les contrecoups des difficultés financières de la Grèce, la Turquie se porte plutôt bien. Ses exportations sont à la hausse, les prévisions de croissance de son PIB sont encourageantes et le taux de chômage est à un plancher des 11 dernières années. En novembre, l’agence de notation Fitch Ratings a augmenté la cote de crédit de la Turquie, une première en plus de 20 ans. Les investisseurs ont apprécié cette nouvelle et pris d’assaut les titres négociés à la Bourse d’Istanbul.

4. La Bourse de Karachi (Pakistan). Gain : 33 %. Le principal indice de la Bourse de Karachi s’est envolé cette année lorsque la banque centrale du Pakistan a assoupli sa politique monétaire. Grâce à des interventions bien ciblées, les autorités monétaires ont réussi à faire reculer le taux d’inflation, qui est passé de 12 % à 10 % en début d’année. La banque centrale a indiqué qu’elle continuerait d’abaisser les taux d’intérêt tant que les prix à la consommation se maintiendront à l’intérieur d’une fourchette acceptable. L’objectif est de ramener l’inflation sous la barre des 10 %. Par ailleurs, l’amélioration des conditions économiques dans le secteur agricole s’est traduite par une hausse des dépenses des ménages. L’argent que fait parvenir la diaspora pakistanaise stimule également la consommation intérieure. Les investisseurs trouvent que tout cela est positif et n’hésitent plus à aller en Bourse.

5. La Bourse du Nigeria. Gain : 31 %. Le parquet de Lagos s’est enflammé après que les agences de notation Moody’s, Standard and Poor’s et Fitch Ratings eurent haussé de quelques crans la cote de crédit du Nigeria. Les trois agences tiennent à souligner les efforts du Nigeria, qui cherche à stabiliser sa situation financière et à réformer son secteur bancaire. Les banques nigérianes ont d’ailleurs été les grandes gagnantes en Bourse. L’action de First Bank of Nigeria a bondi de 70 %, alors que celles de Zenith Bank et de Guaranty Trust Bank ont avancé de 40 %. Deuxième plus importante économie d’Afrique, le Nigeria capte de plus en plus l’attention des investisseurs mondiaux. Ainsi, ses titres de dette font maintenant partie des indices obligataires des pays émergents de Barclays et de JPMorgan.

Ronald McKenzie