5 problèmes d’investisseurs, 5 solutions

Par La rédaction | 25 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Peter Hodson, CFA et fondateur de 5i Research Inc., un réseau indépendant de recherche et conseil pour les investisseurs individuels, répond à quelques inquiétudes exprimées récemment par des investisseurs.

C’est en écoutant les investisseurs partager leurs inquiétudes du moment au récent World Money Show à Toronto que lui est venue l’envie d’offrir quelques conseils. Pour chaque problème, Peter Hodson propose la solution la plus évidente à première vue, et une autre probablement meilleure.

EQUIFAX TRÉBUCHE

Dans la foulée de l’énorme attaque informatique dont Equifax a été l’objet, son titre a dégringolé en bourse. Le titre qui valait 147 $ encore récemment s’échange désormais à environ 100 $. Certains, anticipant un rebond, flairent la bonne affaire. N’est-ce pas le temps d’acheter? Le prix actuel a sûrement intégré toutes les retombées négatives de la cyberattaque et ne pourra que remonter, non? Peut-être, ou peut-être pas, répond Peter Hodson.

Plutôt que d’acheter le titre Equifax, pourquoi ne pas plutôt jeter son dévolu sur une entreprise de sécurité informatique, comme Checkpoint (CHKP au Nasdaq)? S’il y a une leçon à tirer de la mésaventure d’Equifax, c’est bien que ce type d’attaques risque de se multiplier dans l’avenir. Elles fragiliseront certaines entreprises et groupes financiers, mais pourraient faire des merveilles pour la croissance des firmes de cybersécurité. CHKP s’échange présentement à un multiple de X22, en hausse de 34 % cette année.

COUVERT OU DÉCOUVERT?

Les investisseurs ne raffolent pas des vendeurs à découvert, mais certains tentent de s’en servir. Ils espère qu’un grand nombre de vendeurs à découvert couvriront une position d’un coup (« short squeeze »), faisant grimper le prix d’une action. Présentement, près de la moitié (49 %) du flot d’actions de JC Penny (JCP sur NYSE) est à découvert. Cela peut laisser présager un « short squeeze » qui ferait remonter les actions.

Mais en adoptant cette approche, prévient Peter Hodson, on mise sur une entreprise en difficulté, qui est couverte de dettes et dont la valeur des actions a chuté de 48 % cette année.

Plutôt que d’affronter les vendeurs à découvert en plaçant ses billes sur un canasson, en espérant qu’il se remette un jour à courir vite, pourquoi ne pas plutôt choisir un meilleur cheval, tout simplement? Peter Hodson donne l’exemple d’Amazon (AMZN sur Nasdaq), dont la puissance la met passablement à l’abri des vendeurs à découvert. Seulement 1,2 % de ses actions sont à découvert. Le conseil est assez simple : plutôt que d’acheter un mauvais titre en espérant qu’il s’améliore, pourquoi ne pas plutôt en acheter un de qualité?

SE PROTÉGER DES HAUSSES DE TAUX

Alors que les banques centrales canadiennes et américaines recommencent à hausser leurs taux directeurs, les investisseurs tentent de mettre leur portefeuille à l’abri. Ils privilégient notamment les actions privilégiées à taux variable et les actions privilégiées à taux révisé. Des produits intéressants quand les taux montent, mais dangereux quand ils baissent.

Peter Hodson suggère plutôt d’acheter des actions de compagnies d’assurance. Lorsque les taux d’intérêt grimpent, les assureurs peuvent plus aisément gérer la relation entre leurs actifs et leurs risques et les revenus de ce secteur tendent à grimper.

LE SPECTRE DE LA CRISE

Le krach est le Bonhomme Sept Heures des marchés financiers, qui fait peur à tout le monde. Et avec raison. Après tout, on en a connu un majeur en 2008 et deux plus modestes en 2010 et 2011, en plus des mini krachs et krachs éclair qui peuvent faire mal. Pour s’en protéger, plusieurs investisseurs misent sur des fonds négociés en bourse (FNB) comme ProShares Short (SH sur NYSE), qui tend à grimper quand le marché chute.

Encore là, Peter Hodson privilégie la simplicité. Pourquoi ne pas garder plus de liquidités, tout simplement? Cela ne coûtera rien, alors que SH coûte 0,89 % en frais annuels. Les liquidités ne connaissent pas les rendements négatifs, alors que le rendement de SH annualisé sur cinq ans est dans le rouge de 14 %. De plus, les liquidités sont très accessibles et peuvent servir rapidement en cas de besoin.

INVESTIR POUR LA FIN DU MONDE

Si la Corée-du-Nord provoque actuellement l’inquiétude, ce risque est présent depuis longtemps et le sera encore pour un bon moment, rappelle Peter Hodson. Si l’investisseur retire toutes ses billes du marché en prévision d’un conflit catastrophique, peut-être même nucléaire, il risque de devoir rester hors du marché pendant très longtemps, ce qui fera mal à son portefeuille. Et si effectivement les États-Unis et la Corée-du-Nord devaient en venir à s’affronter à coups d’armes nucléaires, l’argent aura-t-il même encore une importance? Rien ne sert d’être le plus riche au soir de la fin du monde…

Peter Hodson suggère plutôt d’investir dans… le militaire. Il pense par exemple aux fabricants de drones, comme Aerovironment (AVAV sur Nasdaq) qui a vu ses actions grimper de 111 % depuis un an. Pas sûr toutefois que cela aide à faire diminuer les tensions géopolitiques mondiales…

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