5 problèmes que comportent la plupart des portefeuilles

Par La rédaction | 16 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Trop, c’est comme pas assez. C’est ainsi que l’on pourrait résumer plusieurs des problèmes que comportent un grand nombre de portefeuilles d’investisseurs.

Au cours des deux dernières années, la firme torontoise 5i Research, qui dispense des conseils à des investisseurs individuels, a réalisé « des centaines d’examens de portefeuille indépendants », explique Peter Hodson dans le Financial Post. Le fondateur et directeur de la firme a remarqué que certaines erreurs y reviennent continuellement. Voici les cinq plus courantes.

1- TROP DE PRODUITS COÛTEUX

Nombre de clients détenteurs d’un portefeuille important possèdent des produits de couverture qui ne sont ni très bon marché ni orientés à la hausse, tandis que beaucoup d’autres possèdent des actions uniquement parce qu’elles figurent sur une liste recommandée par leur maison de courtage, alors que tous ces titres ne sont pas forcément bons.

De même, trop d’introductions en Bourse, qui au départ paraissaient prometteuses sur papier, se révèlent finalement être de mauvaises affaires, ce qui devrait inciter les investisseurs débutants à faire preuve de prudence dans ce domaine, explique Peter Hodson.

« Les clients ne devraient jamais perdre de vue que si tout semble parfait dans une introduction en Bourse, c’est d’abord parce que tous les documents de présentation qui s’y rapportent ont justement été conçus pour qu’elle soit acceptée », met en garde le fondateur de 5i Research.

2- DES TITRES EN TROP GRAND NOMBRE

Un portefeuille moyen compte environ 60 titres différents, et certains en ont même des centaines, ce qui est trop, juge le dirigeant. « Si la diversification est effectuée correctement, un investisseur n’a pas besoin d’en posséder plus de 20 à 25 », assure-t-il, en ajoutant que « la raison principale pour laquelle il y en a autant est souvent que les investisseurs n’aiment pas revendre leurs actions à perte » et qu’ils continuent donc de « s’y accrocher longtemps après que les dés soient jetés ».

« Il nous arrive de passer en revue un portefeuille de 10 millions de dollars et de trouver une quinzaine d’entreprises perdant de l’argent d’une valeur combinée de 30 000 dollars sur le marché, ajoute le spécialiste. Or, même si une ou deux d’entre elles double, voire triple sa valeur, cela n’apportera qu’une très faible plus-value à l’ensemble. »

5i Research a également constaté que certains investisseurs axés sur la croissance avaient acquis des dizaines d’actions privilégiées, tandis que d’autres, plutôt axés sur le revenu, possédaient des dizaines de titres risqués. « Nous ne les avons pas interrogés à ce sujet, mais la plupart d’entre eux les avaient probablement achetés sur la base de conseils ou de rumeurs, mais sans véritable étude préalable de leur part », croit Peter Hodson.

3- UNE MAUVAISE RÉPARTITION PAR SECTEURS

5i Research note deux problèmes principaux. D’abord, les investisseurs canadiens adorent les actions du secteur bancaire. Toutefois, bien que celles-ci aient enregistré de bonnes performances, certains portefeuilles présentent une exposition au secteur financier (y compris les positions relatives à des fonds communs de placement) pouvant atteindre 65 %. Dans ces conditions, il ne s’agit plus d’un portefeuille mais d’un pari sur un secteur, estime la firme.

Ensuite, la plupart des clients en quête de bons placements au pays suivent l’indice composé TSX, qui est biaisé car massivement orienté vers les secteurs de l’énergie, des matériaux et de la finance, selon Peter Hodson. Plutôt que de continuer dans cette voie, « mieux vaudrait qu’ils optent pour une répartition sectorielle davantage équilibrée », conseille-t-il.

4- CERTAINS CLIENTS NE DÉPENSENT PAS ASSEZ

« S’inquiéter demeure l’un des principaux passe-temps des investisseurs, qui se préoccupent avant tout de l’argent qu’ils pourront avoir à la retraite », explique le dirigeant. Quel que soit le montant des actifs dont ils disposent, même s’il s’agit de plusieurs millions de dollars, ses clients semblent obnubilés par cette question. « Souvent, nous leur conseillons de dépenser davantage, car nombre d’entre eux génèrent beaucoup plus de revenus de placement qu’ils ne peuvent dépenser », souligne-t-il.

Peut-être ne veulent-ils pas dépenser, mais ils pourraient au moins cesser de s’inquiéter, ajoute-t-il.

5- MAUVAISE UTILISATION DES AVANTAGES FISCAUX

À ce chapitre aussi, plusieurs investisseurs oublient de « faire leurs devoirs ». Comme ils s’accrochent trop longtemps à des positions orientées à la baisse, ils se retrouvent pénalisés de deux manières : d’une part, ils continuent à voir leurs investissements diminuer; d’autre part, ils renoncent à des avantages fiscaux importants en ne cristallisant pas leurs pertes fiscales, soutient 5i Research.

« Lorsque nous les informons que le fait de déclarer une perte fiscale (plutôt qu’un gain) peut générer un rendement de 23 % sous la forme d’économies d’impôt, selon leur taux d’imposition, ils ont une bonne surprise, explique Peter Hodson. Plutôt que d’espérer qu’une action orientée à la baisse se rétablira (l’espoir n’est jamais une bonne stratégie!), ils peuvent établir un plan qui leur permettra d’écouler leurs titres perdants tout en réduisant leur fardeau fiscal et en « nettoyant » leur portefeuille par la même occasion. »

Enfin, pour un investisseur, une bonne planification fiscale signifie également l’utilisation de son compte d’épargne libre d’impôt en premier, et la maximisation de son régime enregistré d’épargne-retraite en second, rappelle le dirigeant. « Il est surprenant de constater que de nombreux investisseurs ignorent ces comptes qui leur permettraient d’économiser de l’impôt », conclut-il.

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