À chaque âge sa stratégie REER

Par La rédaction | 18 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La gestion d’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) n’est pas uniforme au fil du temps. Elle varie en fonction de plusieurs critères, dont l’âge du client.

Jason Heath, CFP et spécialiste en questions fiscales, prodigue de judicieux conseils adaptés aux différents groupes d’âge dans une chronique (en anglais) parue dans The Financial Post.

LA VINGTAINE

Pour nombre de jeunes clients, le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) s’avère souvent une meilleure option que le REER. Plus souple, le CELI leur permet d’effectuer des dépôts et des retraits à loisir, au gré de leurs besoins.

Il est d’usage de recommander aux nouveaux travailleurs d’établir un REER le plus tôt possible. Cependant, il y a de bonnes chances que vos clients dans la vingtaine ou dans la jeune trentaine consacrent tôt ou tard leurs économies à l’achat d’un véhicule, au paiement d’un mariage ou à l’acquisition d’une propriété. Raison de plus, estime Jason Heath, pour y penser à deux fois avant de se lancer illico dans l’aventure REER.

Le professionnel suggère aux investisseurs de cette tranche d’âge de privilégier les placements prudents, tels les fonds de marché monétaire, les obligations ou les fonds équilibrés.

LA TRENTAINE

La carrière de plusieurs travailleurs prend véritablement son envol lorsqu’ils atteignent la trentaine.

Jason Heath rappelle que le Régime d’accession à la propriété (RAP) permet aux détenteurs d’un REER d’y puiser jusqu’à 25 000 $, moyennant certaines conditions, pour acquérir une propriété. Pour plusieurs, le REER peut ainsi constituer un outil d’épargne intéressant afin d’atteindre cet objectif.

Nombre de vos clients bénéficient sans doute d’un REER collectif, qui imposent en général des frais moins élevés que ceux associés aux produits d’investissement d’un REER individuel ou, encore mieux, d’un régime de retraite à prestations déterminées en milieu de travail. Ils ont intérêt à en tirer profit le plus possible, d’autant qu’ils peuvent également compter sur les contributions de leur employeur.

LA QUARANTAINE

Vos clients atteignent généralement le sommet de leurs revenus de travail dans la quarantaine. En raison des règles de l’impôt progressif en vigueur, ils risquent de voir une bonne partie de leurs gains passer aux mains du fisc. Le REER constitue alors un véhicule tout indiqué pour économiser en vue de la retraite et faire fléchir le taux moyen d’imposition.

Jason Heath suggère aux investisseurs quadragénaires de détenir une bonne proportion de titres boursiers ou de fonds d’actions dans leur portefeuille, en cette ère de bas taux d’intérêt.

LA CINQUANTAINE

La retraite pointe à l’horizon. Les plus chanceux peuvent commencer à se la couler douce dans la cinquantaine. D’autres perdent leur emploi et doivent envisager de prendre leur retraite plus tôt que prévu.

Mais dans la majorité des cas, les quinquagénaires sont toujours actifs et disposent encore de 10 à 20 ans avant de commencer à puiser dans leur REER. Encore là, une bonne proportion de titres boursiers dans le portefeuille REER est de mise, estime le chroniqueur financier.

LA SOIXANTAINE ET AU-DELÀ

Les nouveaux retraités devraient envisager d’effectuer des retraits anticipés dans leur REER, même s’ils n’ont pas besoin de ces fonds pour vivre.

Lorsqu’ils commenceront à toucher les prestations de la Régie des rentes du Québec (RRQ) et de la Sécurité de la vieillesse, leurs revenus augmenteront, de même que la facture fiscale! En retirant des fonds de leur REER avant cette date, ils paieront moins d’impôt, car leurs revenus seront moins élevés.

Certains de vos clients ont cotisé le maximum à leur REER? Pour diminuer leur facture fiscale, ils ont intérêt à privilégier les placements à revenu fixe (obligations, CPG, etc.) dans le REER et les placements exposés aux marchés boursiers (actions, fonds d’actions ou équilibrés, etc.) dans des comptes non enregistrés (CELI et non enregistrés).

Et tous ne doivent pas oublier qu’ils doivent impérativement convertir leur REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) avant le 31 décembre de l’année de leur 71e anniversaire. Dès lors, ils devront effectuer des retraits minimums annuels obligatoires pour subvenir à leurs besoins et… payer leur dû à Revenu Québec et à l’Agence de revenu du Canada!

Il est alors important de planifier les échéances des placements à revenu fixe, par exemple, en fonction des dates de retrait et des montants prévus afin de disposer des liquidités nécessaires le temps venu.

Enfin, en lieu et place du FERR, l’achat d’une rente viagère peut constituer une option intéressante à 71 ans. Toutefois, les bas taux d’intérêt en vigueur depuis quelque temps penchent peu en faveur de celle-ci, conclut Jason Heath.

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