À quand un système national d’identité numérique?

Par La rédaction | 31 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Canada aurait tout intérêt à se doter d’un cadre fédéré régissant l’identité numérique, estime l’Association des banquiers canadiens (ABC).

Dans un livre blanc publié hier, l’ABC, qui représente une soixantaine de banques canadiennes et étrangères, soutient que le fait d’adopter « un système de gestion des identités numériques fédéré » permettrait de « rehausser grandement le niveau de protection des données personnelles ».

Intitulé Approche fédérée pour un système d’identités numériques au Canada, ce document de 15 pages évoque l’idée qu’une telle approche contribuerait également à permettre aux clients de « confirmer leur identité de façon rapide et sécurisée, tout en ne révélant que les renseignements nécessaires à chaque opération ».

« BÂTIR UN SYSTÈME D’IDENTITÉS NUMÉRIQUES »

« Une approche fédérée de l’identité numérique, à travers un réseau interconnecté, transformera la façon dont les individus valident leur identité auprès des gouvernements, des entreprises et entre eux, rapidement et en toute sécurité. Nous espérons entamer une importante conversation entre les secteurs public et privé afin de définir une voie pour bâtir un système d’identités numériques, faisant du Canada un chef de file dans ce domaine qui gagne en importance », résume Neil Parmenter, président et chef de la direction de l’ABC.

Selon l’association, un tel système pourrait être développé au pays « en collaboration avec les éléments les plus brillants et les plus talentueux dans les banques, les entreprises de télécommunication, les forces de l’ordre et le gouvernement ».

Et son potentiel serait énorme, puisqu’il aboutirait notamment à :

  • éliminer des coûts et la double-collecte de données sur l’identité entre les secteurs public et privé;
  • réduire la fraude en supprimant les faiblesses des systèmes d’identités sur papier actuels et en limitant considérablement le risque de fraude en ligne et de vol d’identité;
  • augmenter la conformité réglementaire en facilitant la surveillance par le gouvernement et le signalement d’opérations complexes;
  • améliorer la confidentialité et la transparence en redonnant aux citoyens le contrôle de leurs renseignements personnels les plus importants, ainsi que la capacité de voir qui y accède.

« MODERNISER LE CADRE RÉGLEMENTAIRE »

Observant que les criminels profitent souvent des faiblesses des systèmes d’identités sur papier actuels, le livre blanc assure qu’« un système d’identités numériques efficace pourra réduire le niveau d’exposition à la fraude financière et au vol d’identité ». Et le jeu en vaut la chandelle, souligne-t-il, puisqu’un rapport publié par TELUS révèle que 74 % des entreprises sont affectées par la fraude en ligne, tandis que le coût annuel des crimes liés à la fraude au pays se situe entre 15 et 30 milliards de dollars. De même, le pourcentage d’identités mises à risque a augmenté de 23 % en 2015 et continue de progresser d’année en année.

Dans sa conclusion, le livre blanc souligne que l’établissement au Canada d’un « solide système de gestion des identités numériques » dépend avant tout de la modernisation du cadre réglementaire, qui seule permettra d’« encourager les solutions novatrices ».

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