Achat d’une maison : RAP ou CELI?

Par La rédaction | 22 juillet 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture
dolgachov / 123RF

Les jeunes travailleurs qui économisent en vue d’acheter une première maison devraient favoriser le CELI au détriment du REER, car il offre plus de souplesse, affirme Rob Carrick.

Pour soutenir sa thèse, le chroniqueur au quotidien The Globe and Mail dit que, d’un point de vue fiscal, ces deux modes d’épargne présentent de grandes similarités. En effet, qu’ils soient placés dans un REER ou un CELI, les fonds peuvent croître à l’abri de l’impôt. Les produits financiers qu’on peut y mettre sont identiques dans les deux cas, et les retraits sont effectués sans incidence fiscale si, pour le REER, ils sont faits dans le cadre du Régime d’accession à la propriété (RAP).

Cependant, l’emploi du CELI procurerait davantage de flexibilité. D’une part, les retraits peuvent être accomplis avec un minimum de paperasserie. « Dans la plupart des cas, un virement bancaire vers un compte de chèques suffit », indique Rob Carrick. D’autre part, le CELI peut permettre d’employer plus de 25 000 $ (pour une personne) comme mise de fonds, par exemple, pour l’achat d’une maison.

Son raisonnement est le suivant. Le RAP limite à 25 000 $ la ponction que l’on peut faire dans un REER sans pénalité fiscale. Au contraire, un épargnant peut sortir autant d’argent qu’il veut de son CELI. Bien sûr, peu de gens –encore moins les jeunes- ne détiennent un tel montant dans leur CELI. Mais, s’ils prévoient acheter une maison d’ici quelques années, ils peuvent commencer tout de suite à cotiser le maximum prévu par la loi (5000 $ par année, rétroactivement à 2009) et réussir à amasser un capital intéressant au fil des ans, peut-être plus que 25 000 $.

Surtout, les personnes qui utilisent le CELI comme instrument d’épargne laissent leur REER remplir sa mission : financer leur retraite. « Lorsque vous rappez votre REER, vous l’envoyez en vacances pendant 15 longues années », illustre Rob Carrick. L’argent qui n’y est plus, même temporairement, cesse de croître à l’abri de l’impôt. De plus, la loi impose des exigences strictes pour ce qui est du remboursement des sommes qui ont été « rappées » d’un REER.

Par exemple, si un épargnant est incapable de rembourser son REER au cours d’une année donnée, le montant non payé devra être inscrit comme un revenu provenant d’un REER (ligne 129 de la déclaration fédérale). Même principe pour les remboursements partiels : la différence entre la somme annuelle due et le montant versé sera considérée comme un revenu imposable.

Scénario du pire : s’il fait faillite, le propriétaire qui a « rappé » son REER est tenu quand même de rembourser son REER. Et ce, jusqu’à ce qu’il ait remis tous les montants retirés de son REER dans le cadre du RAP. S’il ne rembourse pas, il doit inclure la somme impayée dans ses revenus.

Le CELI ne présente aucun de ces inconvénients.

Rob Carrick admet que le RAP est un programme bien conçu qui a permis (et permet encore) à ces centaines de Canadiens d’accéder à la propriété. Mais, depuis l’arrivée du CELI, la donne a changé. C’est pourquoi il incite les épargnants à bien évaluer le pour et le contre de chacun des deux modes d’épargne.

Pour sa part, son choix est fait. Ceux qui commencent à mettre de l’argent de côté en prévision de l’achat d’une maison devraient favoriser le CELI.

La rédaction