Actions US : 3 signes que le marché a atteint son pic

Par Ronald McKenzie | 31 octobre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le S&P 500 aurait atteint son pic à la mi-septembre et n’offrirait plus beaucoup de perspectives de croissance d’ici les prochains mois, estime Martin Pelletier.

Le gestionnaire de portefeuille à la firme TriVest Wealth Counsel relève trois signes indiquant que l’indice phare des actions américaines a plafonné et risque de faire marche arrière.

1. La fin de la poussée du titre d’Apple. À 604 $US, l’action d’Apple ne parvient plus à surpasser son sommet de 702 $US de septembre. En quoi l’évolution d’un seul titre peut-elle avoir un effet sur l’ensemble du marché? Martin Pelletier fait remarquer que, au cours des deux dernières années, les gains du S&P 500 ont été fortement corrélés, jusqu’à 90 % même, à ceux d’Apple.

Ce n’est pas une surprise, dit le gestionnaire, car Apple représente près de 5 % de toute la capitalisation boursière du S&P 500. Selon ses calculs, l’avancée de 50 % de l’action d’Apple cette année a contribué au quart de la progression de l’indice (+ 12 %) durant la même période.

Or, le titre d’Apple est en recul de 13 % depuis son sommet du 19 septembre. Concurremment, le S&P 500 affiche un fléchissement de 3 %.

2. L’écart entre le prix du pétrole et la valeur du S&P 500. Historiquement, il existe une importante corrélation (jusqu’à 70 %) entre le cours de l’or noir et la valeur du S&P 500. Ici aussi, rien d’étonnant : une économie américaine en bonne santé consomme beaucoup de pétrole, ce qui exerce une pression à la hausse sur le prix du brut. Martin Pelletier constate que ce lien intime est brisé depuis janvier dernier, comme en fait foi un taux de corrélation de 7 % seulement.

De deux choses l’une, dit l’expert : ou bien le S&P 500 est correctement évalué alors que le pétrole est sous-évalué, ou bien le S&P 500 est surévalué, tandis que le prix du brut est correctement établi. Martin Pelletier opte pour cette dernière hypothèse.

3. Un 3e trimestre en demi-teinte du côté des bénéfices. Jusqu’ici, peu d’entreprises ont réussi à battre les prévisions des analystes en ce qui concerne leurs revenus et leurs profits. Mauvais signe, dit Martin Pelletier.

Pire : les grandes valeurs sûres telles que General Electric, McDonald’s, Google, DuPont et même la puissante Apple ont publié des données trimestrielles en-deçà des attentes.

À ces trois signes négatifs, il faut ajouter l’impact du passage de l’ouragan Sandy sur l’économie américaine, le résultat de l’élection présidentielle aux États-Unis et le précipice fiscal que devra affronter tôt ou tard le gouvernement américain. Ne voilà rien pour rassurer les investisseurs.

« Nous croyons qu’il faut faire preuve de prudence si l’on veut prendre des positions aux États-Unis. Il serait même avisé de réduire son allocation en actions américaines ou, du moins, couvrir ses actifs », conclut Martin Pelletier.

Ronald McKenzie