Affaire Mount Real : le PDG écope d’une lourde sentence

Par La rédaction | 28 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Wooden justice gavel and block with brass

Le PDG de l’ex-groupe Mount Real, Lino Matteo, a écopé de cinq ans moins un jour de prison, soit la peine maximale dans un dossier de valeurs mobilières, en plus de 4,9 millions de dollars d’amendes.

Prononcée par la Cour du Québec, la sentence a été rendue lundi au Palais de justice de Montréal après que la juge en charge de l’affaire eut reconnu la quasi-totalité des arguments de l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui invoquait la Loi sur les valeurs mobilières, rapporte La Presse.

Ce jugement survient 12 ans après la mise sous tutelle de Mount Real, note le quotidien, qui précise que « la peine sera purgée consécutivement à celle que s’est vu imposer Matteo dans le dossier de Cinar au criminel, en juin 2016, soit sept ans et 11 mois de prison, et qui est en appel ».

« C’ÉTAIT UNE FRAUDE PRÉMÉDITÉE »

Dans cette affaire, quelque 1 600 investisseurs avaient perdu 108 millions dans les années 2000, rappelle La Presse. Ils pourront néanmoins en récupérer une partie grâce au règlement à l’amiable d’un recours collectif, pour lequel ils recevront prochainement une part des montants évaporés.

Mount Real était une entreprise soi-disant spécialisée dans la vente d’abonnements à des magazines. Mais si la compagnie paraissait florissante, il n’en était rien et, en réalité, elle était financée par les rentrées d’argent continuelles de nouveaux investisseurs, à l’instar d’une fraude à la Ponzi.

« C’était une fraude préméditée au mépris des investisseurs. Le fait qu’il [Lino Matteo] soit désolé ne rétablit pas l’injustice », a commenté la juge de la Cour supérieure en prononçant son verdict de culpabilité. « Un seul homme décidait de tout : Lino Matteo », a-t-elle ajouté, qualifiant ses actes de « perfides » et de « lâches ». La juge a par ailleurs comparé son cas à celui d’un autre fraudeur, Vincent Lacroix, notamment en ce qui concerne la « violence morale » du crime et ses conséquences pour les petits investisseurs, qui ont perdu une grande partie de leurs économies.

BIENTÔT LIBÉRÉ SOUS CONDITION?

« C’est un splendide cadeau de Noël », a déclaré Janet Watson au Journal de Montréal après que le verdict a été prononcé. Aujourd’hui âgée de 71 ans, celle-ci fait partie des 1 600 victimes et a perdu 68 000 dollars d’épargnes dans ce scandale. Si elle s’est dite satisfaite de l’issue du procès, elle estime également que les procédures judiciaires, qui se sont étalées sur 12 ans, ont duré beaucoup trop longtemps.

À l’issue de la sentence, Lino Matteo a été conduit en prison. S’il en fait la demande, il pourrait cependant être remis en liberté à certaines conditions, dans l’hypothèse d’un éventuel appel de la sentence, précise La Presse, qui rappelle qu’il en a déjà appelé du verdict de culpabilité rendu il y a quelques semaines à son encontre.

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