Aidez vos clients à établir leur profil de risque

Par La rédaction | 28 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tirelires et calculatrice
Photo : pogonici / 123RF

L’Autorité des marchés financiers (AMF) met un nouveau calculateur à la disposition des investisseurs québécois. Le nouvel outil aidera à estimer son profil d’investisseur, tout en offrant des conseils à ses utilisateurs.

Pas moins de 35 personnes auraient collaboré à l’élaboration de cet outil. En entrevue à RDI Économie, Julien Michaud, analyste à l’éducation financière à l’AMF, a donné des détails sur ce calculateur, qui selon lui diffère des autres solutions que l’on peut trouver sur le Web. « J’en ai recensé plus d’une vingtaine sur Internet, sans en voir aucun qui ressemblait à ce que nous offrons », précise-t-il.

LA GESTION AVANT LES REVENUS

L’un des avantages du calculateur serait de ne pas faire de discrimination automatique entre les différents niveaux de revenus des investisseurs. Dans ce type de questionnaire, les personnes qui déclarent un revenu assez faible se trouvent souvent pénalisées. Pourtant, certains d’entre elles peuvent bien gérer leur argent et réussir quand même à investir dans des placements risqués. « À l’inverse, il y a du monde qui gagnent beaucoup mais dépensent plus que ce qu’ils gagnent et ne pourront pas investir à risque », illustre M. Michaud.

ÉDUCATION FINANCIÈRE

Tout au long de la douzaine de questions du calculateur, certaines réponses peuvent faire surgir un conseil, un avertissement ou encore un lien vers une ressource. Il s’agit donc aussi d’un instrument visant à améliorer le degré de littératie financière des Québécois.

Un investisseur qui déclare dépenser plus que son revenu se verra, par exemple, renvoyé au guide 99 trucs pour économiser sans trop se priver, de Question retraite. La réponse à cette question sur le budget aide aussi à déterminer le risque que l’investisseur ait besoin du rendement de son investissement plus rapidement que prévu.

Une autre question porte sur le type de portefeuille avec lequel l’investisseur se sent le plus à l’aise. Or, il s’agit d’une question piège. En effet, l’un des portefeuilles se présente comme étant sous la gouverne d’un gestionnaire actif qui réussit à prévoir les marchés baissiers et haussiers. Avec ce Nostradamus des temps modernes, le portefeuille ne perd jamais, en plus de réaliser des rendements supérieurs à tous les autres portefeuilles présentés. L’investisseur qui opte pour ce portefeuille somme toute parfait voit apparaître une alerte sur le questionnaire, le prévenant que ce type d’offre risque en fait d’être une fraude. L’AMF le renvoie à son guide Soyez à votre affaire pour ne pas perdre vos affaires.

GARE AUX INCOHÉRENCES

Le calculateur détecte aussi une quarantaine d’incohérences possibles dans les réponses des investisseurs. Par exemple, un investisseur qui soutient ne pas vouloir prendre de risque du tout, mais être prêt à subir des pertes de 30 % se verra signaler cette contradiction et devra modifier l’une de ces deux réponses. 

Au bout du questionnaire, l’investisseur se voit assigné l’un des cinq profils de risque, qui vont de très prudent à croissance dynamique. L’outil expliquera aussi les raisons derrière ce profil de risque.

Selon Julien Michaud, le calculateur ne vise pas du tout à remplacer un représentant, mais plutôt à mieux informer l’investisseur afin d’enrichir ses échanges avec son représentant. 

Vos clients évaluent-ils bien leur profil de risque? Discutez-vous souvent de ce point avec eux?

La rédaction