Aidez vos clients à repérer la fraude

Par La rédaction | 30 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaire, un classeur ouvert devant lui qu'il regarde avec une loupe.
Photo : 123RF

Certains épargnants aiment bien dénicher leurs propres occasions d’investissement, mais savent-ils distinguer le bon grain de l’ivraie? Dans le Financial Post, Martin Pelletier, CFA, gestionnaire de portefeuille de TriVest Wealth Counsel Ltd, offrait récemment quelques conseils pour repérer les offres d’investissement frauduleuses.

Martin Pelletier souligne d’abord que ces attrapes se font nombreuses dans les zones du marché qui ne sont pas réglementées ou dont l’ampleur complique la tâche de surveillance du régulateur. Il pense notamment aux marché des investissements dans l’immobilier, notamment les hypothèques privées syndiquées, où le prêt est financé par des investisseurs privés plutôt que par des banques.

Martin Pelletier publie donc sa petite liste d’éléments que tout investisseur averti se doit de vérifier avant de placer son argent.

PROMESSE DE HAUTS RENDEMENTS SANS RISQUE

Le rendement potentiel d’un investissement est généralement assez directement proportionnel au risque qu’il présente. Martin Pelletier donne l’exemple d’un prêt hypothécaire. Pourquoi quelqu’un dont le prêt hypothécaire est plus risqué accepterait-il d’offrir un fort rendement à un investisseur privé plutôt que de le faire financer à taux moindre par une banque? S’il va sur le marché privé, c’est probablement parce qu’il présente un risque plus élevé que la moyenne. La promesse de hauts rendements sans risque est un bon signe qu’il y a anguille sous roche.

VENTE À PRESSION

Ceux qui vous proposent l’investissement vous mettent la pression pour agir très rapidement? Mieux vaut passer votre tour. On n’investit pas sans avoir pris le temps de bien analyser le projet. La vente à pression est une technique que l’on retrouve fréquemment dans les dossiers d’investissements frauduleux.

FAIRE SA PETITE ENQUÊTE

Il est facile de vérifier, sur les sites web des régulateurs provinciaux comme l’Autorité des marchés financiers (AMF), que ceux qui vous proposent l’investissement sont bel et bien inscrits, ne serait-ce que comme courtier sur le marché dispensé.

S’ils sont enregistrés, ils devront publier une notice d’offre et parfois un prospectus (à moins d’en être dispensés). Il faut bien lire ces documents et vérifier qu’ils correspondent au matériel de mise en marché et aux promesses verbales qui vous ont été faites.

QUI S’OCCUPE DE L’ARGENT?

La notice d’offre présentera le gestionnaire du fonds et l’auditeur. Le premier fournit une évaluation indépendante des actifs du fonds, alors que le second vérifie périodiquement ses états financiers.

Il faut aussi s’assurer que l’argent de l’investisseur n’est pas détenu dans le même compte que celui de la compagnie du fonds. La présence d’un responsable différent est une couche de sécurité importante pour éviter les appropriations de fonds.

L’investisseur peut aussi poser d’autres questions. Combien les gestionnaires du fonds versent-ils d’argent de leurs propres poches? Quels résultats ont-ils obtenu par le passé? Comment fonctionne exactement l’investissement? Quels sont les frais totaux payés au manufacturier et au distributeur du fonds? Comment ces frais se comparent au rendement potentiel offert?

L’investisseur n’a jamais trop d’informations pour faire un bon choix.

Vos clients discutent-ils souvent avec vous d’opportunités d’investissement qui les intéressent? Que faites-vous quand l’investissement semble louche?

La rédaction