Amaya : le téléphone recherché par l’AMF aurait été perdu

Par La rédaction | 11 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le téléphone de David Baazov, sur lequel l’Autorité des marchés financiers (AMF) cherchait à mettre la main, a mystérieusement été changé le lendemain de la perquisition qu’elle a menée chez l’ex-PDG d’Amaya accusé de délit d’initié. Simple coïncidence, affirme maintenant le porte-parole du principal intéressé.

L’AMF soupçonne M. Baazov d’avoir fait disparaître sciemment l’appareil pour cacher son contenu, notamment les messages textes. Rien n’est plus faux, rétorque son porte-parole Ian Robertson, cité dans un article de La Presse.

« David Baazov a souvent perdu son téléphone dans le passé », soutient-il. Le lendemain de la perquisition effectuée le 10 décembre 2014 aux bureaux de Pointe-Claire d’Amaya, il serait monté à bord d’un avion à Atlanta en oubliant son téléphone cellulaire branché sur la recharge à l’aéroport. Il aurait perdu deux autres téléphones en 2014 : en octobre et le 22 décembre.

DU PAPIER, MAIS PAS DE TÉLÉPHONE NI D’ORDINATEUR

L’AMF soutient avoir saisi le nouveau téléphone de David Baazov le 16 septembre 2015. L’analyse de cet appareil aurait permis de constater qu’il avait été activé le 11 décembre 2014, soit le lendemain de la perquisition. Étonnant, puisque David Baazov a affirmé à La Presse qu’il avait perdu ce nouvel appareil le 22 décembre 2014. Placé devant cette contradiction, le clan Baazov a préféré ne pas faire de commentaire parce que l’enquête n’est pas terminée.

Rappelons que l’Autorité des marchés financiers accuse David Baazov d’un possible délit d’initié commis il y a deux ans, lors de l’annonce de l’achat de la maison mère du site PokerStars par Amaya pour 5 G $US.

Les enquêteurs n’ont toujours pas pu mettre la main sur les téléphones cellulaires et les ordinateurs personnels d’autres acteurs de cette histoire, dont Joseph Baazov, le frère de David, et son associé Craig Levett. Ils se contentent pour l’instant d’éplucher les documents qu’ils ont saisis.

BRAS DE FER JUDICIAIRE

Pendant ce temps, l’avocate de David Baazov, Me Sophie Melchers, du cabinet Norton Rose Fulbright, et le procureur de l’AMF, Me Philippe Levasseur, continuent de croiser le fer devant le Tribunal administratif des marchés financiers. Me Levasseur prétend que les cas de délits d’initiés se jugent généralement sur des preuves circonstancielles, alors que Me Melchers soutient, au contraire, qu’il faut des preuves directes de communications. Elle invoque, par ailleurs, le droit constitutionnel de son client au silence afin d’expliquer pourquoi ce dernier refuse d’aller témoigner en personne pour démentir les faits qui lui sont reprochés, ce que critiquait Me Levasseur.

Bref, cette saga est loin d’être terminée!

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